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Loi anti-fessées : quelle législation ailleurs ?

Au total 56 Etats ont aboli tout châtiment corporel sur les enfants [LOIC VENANCE / AFP]

Avec quarante ans de retard sur la Suède, la France vient de devenir le 56e pays à bannir la fessée, une pratique éducative controversée et désormais illégale à tous les niveaux et sur l'ensemble du territoire.

Coups, gifles, mais aussi humiliations, insultes, brimades ou moqueries sont donc proscrits dans tout l'Hexagone et ce, officiellement, depuis ce mardi 2 juillet. Si de plus en plus d'Etat décident d'interdire cette pratique, considérée comme nuisible au développement de leur enfant, encore beaucoup d'autres estiment qu'une telle discipline enseigne le respect aux futures générations.

En Europe, les précurseurs

En Europe, la majorité des Etats ont déjà banni les châtiments corporels sur leurs enfants. Pionnière en la matière, la Suède, pays de la «parentalité positive», a été le premier à entériner cette interdiction. Les pays nordiques ont d'ailleurs rapidement suivi le mouvement, comme la Finlande (1983), la Norvège (1987), et le Danemark (1977).

Mais c’est à partir des années 2000 qu’une prise de conscience plus vaste s’enclenche. Au total, entre 2000 et 2010, pas moins de quinze pays européens, dont l’Allemagne, l’Espagne ou la Pologne, ont promulgué une loi bannissant les violences éducatives.

Un «droit à la correction»

En revanche, certains Etats tiennent néanmoins encore à leur «droit de correction» dans le cadre familial. Comme c’était le cas en France, le débat se poursuit toujours en Belgique, au Royaume-Uni, en Irlande ou en Russie. 

Les punitions physiques à l'école ou dans les établissements pénitentiaires sont ainsi généralement proscrites, comme c'est le cas en Suisse ou en Belgique, mais l'interdiction générale n'est pas encore décrétée. 

Le cas de l'Italie fait figure d'exception. Seul un arrêt de la Cour suprême italienne décrétant que «l’utilisation de la violence dans un but éducatif n’était plus considérée comme légitime» peut faire jurisprudence, mais aucune loi spécifique n'a pour l'instant été votée

L’Amérique du sud à l'avant garde

Tunisie, Kenya, Mongolie, Nouvelle-Zélande ou Costa Rica : dans le reste du monde, 20 autres Etats ont interdit tous les châtiments corporels envers les enfants. Mais leur cas reste isolé dans leurs régions respectives.

La quasi-totalité des Etats d’Amérique du sud a néanmoins d’ores et déjà fait passer une loi en la matière. Seule ombre au tableau, le Chili, qui avait annoncé une loi en 2007, a finalement renoncé à la promulguer.

Aux Etats-Unis par exemple, les châtiments corporels sont toujours légaux dans le cadre familial dans tous les Etats. Les dispositions légales contre la violence et les abus ne sont ainsi pas interprétés comme interdisant tous les châtiments corporels, comme la fessée. 

Au Canada, en 2004, la Cour suprême avait même réaffirmé la légalité de la fessée à condition que «l’usage de la force soit raisonnable».

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