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Vers une sortie de crise à Hong Kong ?

Les manifestations pourraient bien toucher à leur fin. [PHILIP FONG / AFP]
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C'était un scénario presque inimaginable il y a quelques jours, mais Hong Kong pourrait se diriger vers un apaisement des tensions. Après plus de trois mois de conflits, le texte sur les extraditions vers la Chine, principal point de crispation, va être définitivement retiré.

Cette nouvelle a été confirmée ce 4 septembre par Carrie Lam, la cheffe de l'exécutif pro-Pékin dans le territoire indépendant. Preuve de l'optimisme autour de la sortie de crise, la bourse de Hong Kong s'est envolée de plus de 3% dès l'annonce concernant le fameux texte. 

Cependant, malgré ces signes positifs qui semblent s'accumuler, la prudence est de mise. Car si le retrait du texte sur les extraditions était la principale revendication des militants, les demandes ont évolué avec le temps. La liste s'est allongée avec la volonté d'une élection libre pour mettre en place un nouveau gouvernement à Hong Kong ainsi que le vote de lois garantissant les libertés fondamentales, et notamment la liberté d'expression. De plus, la démission de Carrie Lam, qui cristallise les critiques depuis plusieurs mois, est réclamée. 

Le fait est que cette dernière ne semble pas prête à laisser sa place. Elle l'a encore confirmé le 3 septembre lors d'une conférence de presse. Concernant l'avancée démocratique dans le territoire, il faudra s'en remettre à la volonté de la Chine de mettre fin au conflit plus ou moins rapidement, puisque c'est elle qui régit à distance l'exécutif hongkongais. Xi Jinping, qui voit les critiques monter à l'intérieur du parti communiste chinois, pourrait être tenté de lâcher du lest de manière à ne pas plus abimer l'image de son pays à l'étranger. 

Les militants pro-démocratie misent également sur la communauté internationale afin qu'elle se fasse un peu plus entendre sur ce dossier. Et cela commence par la visite d'Angela Merkel en Chine à partir du 6 septembre. «Nous espérons que vous exprimerez votre inquiétude face à notre situation catastrophique et que vous ferez part de nos revendications au gouvernement chinois pendant votre séjour en Chine», ont écrit certains des manifestants dans une lettre ouverte à la chancelière publiée dans le journal Bild.

Il est difficile de savoir si la cheffe d'État allemande prendra le risque d'appuyer la cause de la démocratie à Hong Kong, d'autant que sa visite semble avant tout économique. Mais, quelques semaines avant le G7 en France, elle avait fait une déclaration, réclamant la fin du conflit de manière pacifique, et le respect de la liberté des habitants du territoire. Il n'est donc pas impossible qu'elle en touche un mot à Xi Jinping, le président chinois.

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