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Afghanistan : le futur du pays dans le flou après l'arrêt des négociations entre les États-Unis et les talibans

L'Afghanistan pourrait-il connaître une nouvelle vague de violences dans les prochaines semaines ? L'Afghanistan pourrait-il connaître une nouvelle vague de violences dans les prochaines semaines ? [Wakil KOHSAR / AFP]

Les négociations ouvraient les premières perspectives de paix en près de vingt ans de conflits, elles sont aujourd'hui terminées. Donald Trump a officiellement mis fin le 8 septembre aux discussions avec les talibans, un groupe d'insurgés armé, belligérent de la guerre en Afghanistan. Ce coup d'arrêt intervient alors que les États-Unis prévoyaient notamment de retirer leurs troupes, présentes depuis 2001.

La fin des discussions, causée par un attentat à Kaboul qui a coûté la vie à un Américain le 5 septembre, risque de relancer une vague de violences dans le pays. D'autant que Donald Trump a officialisé sa décision comme il sait le faire : sur Twitter. Cette manière peu cavalière de procéder a d'ailleurs entraîné une menace de la part des talibans, qui ont assuré que les États-Unis «souffriront plus que tout autre». 

Mais maintenant que le dialogue est rompu, quel futur se profil pour l'Afghanistan ? L'accord avec les Américains ne prévoyait déjà qu'une réduction des attaques des talibans contre le gouvernement afghan, en lieu et place d'une paix durable. Cet accord à l'eau, le groupe terroriste risque bien d'accentuer la pression sur Kaboul. 

Le dialogue entre talibans et gouvernement afghan est tellement rompu que ces derniers ne participaient même pas aux négociations. Très affaiblis, ils sont considérés comme des «marionnettes des États-Unis». À côté de cela, les insurgés contrôlent «la moitié du pays», a expliqué Karim Pakzad, spécialiste de l'Afghanistan à l'Iris, dans une interview donnée à La Croix en mars 2019. 

Le spectre d'une guerre civile encore plus importante est donc toujours présent. Si les États-Unis venaient à quitter le territoire sans accord de paix au préalable, le conflit semble même quasiment inéluctable, car ils ne seront plus là pour aider à maintenir un semblant d'équilibre. Ce scénario n'est pas si improbable à un an des élections américaines, alors que le retrait des troupes faisait partie du programme de Donald Trump en 2016. En décembre 2018, le départ de 7 000 soldats sur les 14 000 présents avait d'ailleurs déjà été évoqué en plein milieu des négociations. 

Il est également possible que l'annonce des États-Unis ne soit qu'une manière de mettre la pression sur les talibans pour que ces derniers arrêtent de commettre des attentats pendant le processus de pacification. Maintenant que les négociations sont mises en lumière, l'échec des avancées sera plus facilement imputé aux talibans. Mais il est difficile de prévoir leur réaction, ainsi que d'estimer leur réelle volonté de paix en Afghanistan. 

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