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Destitution : Donald Trump de nouveau enfoncé par un proche au Congrès

Gordon Sondland était un proche de Donald Trump lors de la campagne 2016 Gordon Sondland était un proche de Donald Trump lors de la campagne 2016. [Drew Angerer / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP]

À Washington, les alliances politiques peuvent se nouer et se défaire en moins de temps qu'il ne faut pour le dire. Et l'audience au Congrès de Gordon Sondland dans l'enquête pour la destitution de Donald Trump, ce 20 novembre, illustre plus que jamais ce constat.

Cet ambassadeur des Etats-Unis à l'Union Européenne, au cœur des relations entre les Etats-Unis et l'Ukraine, était en effet un donateur important de la campagne de Donald Trump. Ancien homme d'affaires, il avait par exemple financé la cérémonie d'investiture du président américain à hauteur d'un million de dollars. Pourtant, trois ans plus tard, Gordon Sondland a explicitement assuré qu'une demande à l'Ukraine d'ouvrir une enquête sur le fils de Joe Biden, favori à l'investiture démocrate, a été demandé en échange d'une aide militaire américaine.

«Y a-t-il eu un donnant-donnant ? La réponse est oui», a ainsi clamé le témoin. Le tout aurait donc été, selon lui, réalisé «sur une demande directe du président». Conscient que le marché tombait sous le coup d'un «quid pro quo» interdit par la Constitution américaine, Gordon Sondland n'a pas hésité à nommer un certain nombre de personnes qui étaient au centre de l'affaire. À noter malgré tout que ses premières déclarations en octobre allaient dans le sens inverse.

Ainsi, outre Donald Trump, le diplomate a notamment chargé Rudy Giuliani, l'avocat personnel du président. Ce dernier était particulièrement actif sur la question de l'enquête concernant Hunter Biden. «Nous avons travaillé avec Rudy Giuliani car le président nous l'a demandé», a ainsi déclaré Gordon Sondland. Trump, Giuliani, Pompeo (chef de la diplomatie américaine), «tout le monde était dans la boucle», selon l'ambassadeur américain à l'Union Européenne. 

Si ce témoignage est particulièrement important, c'est qu'il est désormais difficile pour Donald Trump de dire que les personnes qui ont répondu au Congrès étaient des ennemis politiques. Le 8 octobre 2019, le président assurait même sur Twitter que Gordon Sondland était un «homme très bien et un bon Américain».

Ce retournement de situation n'est donc pas anodin, même si cela ne suffira pas nécessairement à voir Donald Trump éjecté de la Maison Blanche. Pour rappel, si le Congrès vote à plus de 50% sa destitution, un procès s'ouvre alors au Sénat. Dans ce cadre, le Sénat à majorité républicain doit voter la condamnation du Républicain par plus des deux tiers, sinon Donald Trump conservera son poste et pourra poursuivre sa campagne pour sa réélection. Le feuilleton est donc loin d'être terminé. 

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