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Ce que l’on sait de la fuite de Carlos Ghosn au Liban

Lundi 30 décembre, un média libanais dévoilait l'incroyable coup de théâtre dans l'affaire Carlos Ghosn. L'ancien patron de Renault-Nissan, poursuivi par la justice japonaise pour ne pas avoir déclaré des revenus différés et pour abus de confiance aggravé, a confirmé ce mardi son arrivée au Liban. Et ce, alors même qu'il est assigné à résidence à Tokyo depuis le 25 avril 2019.

Carlos Gohsn a Confirmé son arrivée au liban  

L'ancien PDG de l'alliance Renault-Nissan est arrivé lundi 30 décembre au pays du Cèdre. Il l'a confirmé dans un communiqué publié ce mardi. 

«Je ne suis plus l'otage d'un système judiciaire japonais partial où prévaut la présomption de culpabilité», a-t-il écrit dans ce document. «Je n'ai pas fui la justice, je me suis libéré de l'injustice et de la persécution politique», a-t-il ajouté avant d'assurer : «je peux enfin communiquer librement avec les médias, ce que je ferai dès la semaine prochaine».

Un transit par la Turquie ? 

Si sa présence au Liban dont il possède la nationalité (en plus des nationalités française et brésilienne) est certaine, on ne connaît pas pour le moment les circonstances exactes de la fuite de l'homme d'affaires.

Selon le journal libanais al-Joumhouriya, Carlos Ghosn serait arrivé en toute discrétion à Beyrouth à bord d'un jet privé en provenance de Turquie. 

Son avocat «abasourdi» 

«C'est une surprise totale, je suis abasourdi», a déclaré aux médias l'avocat de Carlos Ghosn Junichiro Hironaka. Ce dernier a assuré que son client n'était pas entré en contact avec lui et que la télévision lui avait appris la nouvelle. 

L'ensemble de ses avocats ont indiqué ce mardi qu'ils détenaient toujours les passeports de leur client, ce qui était une des conditions de son contrôle judicaire. Une autorisation exceptionnelle permettait à Carlos Ghosn d'avoir sur lui son deuxième passeport français enfermé dans une sacoche.

Carlos ghosn a-t-il bénéficié de complicités ?

Le puissant homme d'affaires a-t-il pu compter sur des complices pour organiser sa fuite ? C'est une des questions qui restent en suspens tant les informations sur les circonstances de sa fuite ont peu filtré pour l'heure. 

Si son avocat a affirmé ne pas avoir été mis au courant du départ de son client, ce dernier a très bien pu bénéficier d'autres complicités. D'autant qu'il est difficile de croire que le patron déchu aurait pu fuir la ville où il était surveillé et assigné à résidence depuis avril par ses propres moyens. 

Ses liens privilégiés avec le Liban l'ont peut-être aidé dans cette entreprise. 

Des liens privilégiés avec le Liban

Le choix de sa destination n'est pas anodine. Car en plus de posséder la nationalité libanaise, Carlos Ghosn entretient des relations particulières avec le pays du Cèdre où il jouit d'une certaine popularité. 

Comme le rappelle France info, après son interpellation par la police japonaise, l'ambassadeur nippon au Liban avait été entendu par les autorités pour fournir des explications. Une campagne d'affichage «Nous sommes tous Carlos Ghosn» avait également été menée dans les rues libanaises au moment des déboires de l'homme d'affaires avec la justice japonaise, souligne Le Parisien.

Quant au ministre de l'Intérieur libanais, il avait prononcé une métaphore sans équivoque : «Le phénix libanais ne sera pas brûlé par le soleil du Japon».

Sa situation vis-à-vis des autorités japonaises

Carlos Ghosn avait été assigné à résidence à Tokyo le 25 avril dernier après avoir passé 130 jours d'emprisonnement, ponctués par une première libération conditionnelle.

Libéré de nouveau, l'homme avait dû se soumettre à un contrôle judiciaire strict qui prévoyait une surveillance de son domicile et de sa navigation internet. Ses passeports devaient être conservés par ses avocats censés garantir le respect de ces prérogatives. L'ancien PDG avait toutefois l'autorisation de voyager à l'intérieur des frontières nipponnes pour des durées strictement réglementées. 

Au Japon, Carlos Ghosn fait toujours l'objet de quatre chefs d'inculpation dont celui d'abus de confiance aggravé. En fuyant le territoire japonais, Carlos Ghosn a rompu les conditions de son contrôle judiciaire et de sa libération.

Les autorités nipponnes n'ont pas réagi pour l'heure mais elles pourraient lancer un mandat d'arrêt international contre Carlos Ghosn. Quoiqu'il advienne, la diffusion d'une notice rouge ne permettra pas l'arrestation de l'ancien PDG au Liban puisque le pays n'a pas conclu d'accord d'extradition avec le Japon. 

La publication d'un tel mandat permettrait cependant d'arrêter Carlos Ghosn dans les pays avec lesquels Tokyo a passé de tels accords, à condition bien sûr que ce dernier se risque à s'y rendre. 

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