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Donald Trump sur une voie royale pour un second mandat ?

Chine, Iran, économie nationale, impeachment... Les dossiers sensibles semblent sourire au républicain. Chine, Iran, économie nationale, impeachment... Les dossiers sensibles semblent sourire au républicain.[SAUL LOEB / AFP]

Donald Trump enchaîne les succès. Le dernier en date ? Les Etats-Unis doivent signer aujourd’hui un accord avec la Chine pour mettre fin à une guerre commerciale féroce qui aura duré près de deux ans. Une victoire non négligeable pour le président américain, en pleine campagne pour sa réélection. D’autant que l’accord arrive dans un contexte très particulier pour le pensionnaire de la Maison Blanche, après des semaines sous haute tension, notamment depuis le début de l’année.

Exemple frappant de la bonne fortune de Donald Trump : le dossier iranien. A peine 2020 entamée, le conflit latent entre les deux pays est devenu brûlant avec la décision américaine d’assassiner le général Soleimani. Mais ce qui aurait pu dégénérer en guerre a finalement dégonflé très rapidement. La colère de la population s’est même complètement retourné contre le régime de Téhéran lorsque les dirigeants ont avoué que le Boeing ukrainien contenant 176 passagers avait été abattu «par erreur» par un tir de missile.

Alors qu’il était décrit comme fou ou, au mieux, inconséquent après la frappe sur Qassem Soleimani, Donald Trump peut désormais s’afficher comme chef de guerre et fin négociateur. A Cela viennent s’ajouter des résultats économiques flatteurs. «Il faut cependant nuancer, car ce sont avant tout des succès de court terme, et il faut voir comment cela évoluera avec le temps», assure la politologue Nicole Bacharan, auteure de «Le monde selon Trump». «Cela est néanmoins fondateur et il pourra par exemple claironner en meeting qu’il a obtenu un bel accord avec la Chine et que le prochain sera encore plus merveilleux», abonde le spécialiste Jean-Eric Branaa. 

Une stratégie qu’il devrait continuer à adopter pendant son procès au Sénat dans le cadre de l’impeachment. La probabilité de le voir condamné est en effet extrêmement faible, puisqu’il faudrait que les sénateurs votent dans ce sens à une majorité des deux tiers. Or, les soutiens républicains du président sont plus nombreux que les démocrates. Ces derniers risquent donc de piétiner dans une procédure vouée à l’échec, en subissant des attaques incessantes de l’entourage du président.

Une élection pas encore gagnée

Mais si ces victoires vont galvaniser les troupes de Donald Trump, il est encore trop tôt savoir si elles l’aideront réellement à se faire réélire. «Je ne vois rien dans les succès du président qui soit réellement décisif pour lui assurer une victoire», explique ainsi Nicole Bacharan. D’ailleurs, selon les derniers sondages, publiés lundi, les candidats démocrates Joe Biden, Mike Bloomberg, Pete Buttiegieg ou Bernie Sanders l’emporteraient de peu face à Donald Trump. Il n’y a guère qu’Elizabeth Warren qui n’en sortirait pas gagnante.

Cependant les écarts sont extrêmement faibles, de l’ordre d’un ou deux points d’intentions de vote, illustrant une nouvelle fois le côté fluctuant de l’élection. Avec des fans pour la plupart acquis à sa cause, le vrai défi du président sortant sera donc de convaincre les indécis, au centre de l’échiquier politique. Seulement, il ne bénéficie plus de l’élément de surprise qu’il avait en 2016, et rechigne à s’adresser à eux car il doit afficher un visage plus modéré. Le nom de son adversaire, dévoilé en juillet 2020, ainsi que les premiers débats, seront donc déterminants. n

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