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30% des filles des ménages les plus pauvres ne sont jamais allées à l'école

Depuis les années 1950, la scolarisation des enfants s'est néanmoins améliorée. Depuis les années 1950, la scolarisation des enfants s'est néanmoins améliorée. [Thierry Zoccolan / AFP]

Un rapport de l'UNICEF pointe du doigt les inégalités dans le financement de la scolarité des enfants pauvres et riches.

L'analyse de l'agence onusienne, qui s'appuie sur des chiffres de 2015, montre qu'en moyenne, dans les 42 pays pris en compte dans l'étude, le partage du financement public de l'éducation se fait au détriment des plus pauvres : ces derniers ne captent que 16% des investissements, contre 26% pour les enfants les plus riches. Un écart qui grimpe dans les pays les plus modestes, jusqu'à atteindre des sommets en Guinée : dans ce pays d'Afrique de l'Ouest, les 20% les plus démunis captent moins de 10% des financements ; les 20% les plus riches pratiquement 50%.

«Le sous-investissement dans l'éducation se matérialise par des conditions d'apprentissage difficiles et négatives sur les enfants : classes trop grandes, enseignants et infrastructures de mauvaise qualité et manque de matériel», explique l'étude.

L'UNICEF recommande aux pays d'accorder 20% des financements publics liés à l'éducation aux «enfants les plus pauvres et les plus vulnérables». Une performance réussie par la Barbade, le Danemark, l'Irlande, la Norvège et la Suède (et pas la France). 

La descolarisation des enfants en baisse depuis les années 1950

L'agence estime que l'argent de l'Etat a plus de mal à atteindre les enfants les plus désargentés à cause de plusieurs facteurs : l'éloignement spatial, ils vivent souvent dans des zones rurales mal desservies, et les discriminations (genre, handicap, origine ethnique), qui sont des barrières à l'éducation.

Aussi, le rapport montre que certains enfants n'ont pas du tout accès à l'école : dans les ménages les plus pauvres du monde, c'est le cas de 30% des filles et 20% des garçons.

«Si nous investissons équitablement dans l'éducation des enfants, nous avons les meilleures chances de les sortir de la pauvreté en leur donnant les compétences nécessaires pour accéder aux opportunités et en créer de nouvelles pour eux-mêmes », a affirmé Henrietta Fore, la directrice exécutive de l'UNICEF, dans un communiqué.

Si le tableau est assez alarmiste, le rapport tient à préciser que de nombreux progrès dans l'éducation des enfants ont été réalisés depuis les années 1950. A cette date, «50% des enfants en âge d'aller à l'école primaire n'étaient pas scolarisés». Aujourd'hui le chiffre est descendu à 9%. 

Ce rapport nourrira peut-être la réflexion des ministres de l'Education de la planète, réunis au Forum mondial sur l'éducation à Londres, du 19 au 22 janvier 2020.

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