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Joe Biden, la Caroline du Sud pour revenir d'entre les morts

Joe Biden mise tout sur la Caroline du Sud Joe Biden mise tout sur la Caroline du Sud[SCOTT OLSON / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP]

La victoire est presque obligatoire. Après un début de primaires plus que délicat pour Joe Biden, tous les espoirs de son camp résident dans le scrutin organisé le 29 février en Caroline du Sud.

Dans cet Etat qui compte une proportion de Noirs américains beaucoup plus importante que dans l'Iowa, le New Hampshire et le Nevada, l'ancien vice-président est annoncé favori. En effet, les médias américains estiment que 60% des votants qui se déplaceront dans l'Etat font partie de cette communauté. Or, depuis le début de sa campagne, Joe Biden jouit en effet d'un large support de la part des Noirs américains, notamment grâce à son passé au côté de Barack Obama, dont il était le vice-président. Mais ce n'est pas tout.

«Il a une personnalité semblable à Bill Clinton, c'est-à-dire qu'il vient d'un milieu plutôt populaire, et il a une vraie proximité, une chaleur personnelle qui parle à ces communautés. Et elles sentent qu'il prend plaisir à être là, que ce n'est pas uniquement de la campagne», explique Nicole Bacharan, politologue spécialiste des Etats-Unis. Tout cela fait que, selon les derniers sondages, il compte entre 31 et 36% d'intentions de vote, soit près de 10 points d'avance sur Bernie Sanders. 

Pourtant, l'incertitude planait encore il y a quelques jours, et invite à la précaution. Après ses échecs successifs, les chiffres de Joe Biden en Caroline du Sud chutaient à grande vitesse. Le 22 février, selon le site spécialisé Real Clear Politics, il avait perdu presque toute son avance face à Bernie Sanders, puisqu'ils n'étaient séparés que de deux petits points en moyenne. 

«une fibre très sociale»

Que s'est-il passé pour que cette spirale négative s'inverse ? Une bonne performance lors du débat le 25 février tout d'abord. Alors que Bernie Sanders était occupé à éponger les attaques de toutes parts, Joe Biden était plus tranquille, et en a profité pour s'en prendre au sénateur du Vermont ainsi qu'à Tom Steyer, ses deux plus proches rivaux dans l'Etat en question. 

Il a notamment reproché au socialiste d'avoir voté à plusieurs reprises contre des mesures pouvant limiter la vente d'arme à feu, tout en mettant en avant le travail effectué par Barack Obama sur ce dossier. Le choix de cet angle d'attaque n'est pas anodin, puisque le thème des violences par armes à feu est l'une des cinq principales préoccupations de la communauté noire américaine, selon un sondage publié en septembre 2019. 

Mais il faut quand même noter que dans le programme, «rien ne le différencie vraiment de ses opposants démocrates. Les armes à feu ou la réforme judiciaire sont des sujets dont tout le monde parle», assure Nicole Bacharan. Dans ce contexte, si les électeurs indécis décident de ne pas lui accorder leur confiance, sa campagne pourrait se terminer plus vite que prévu. «Il a tout misé sur la Caroline du Sud, où il a beaucoup été vu, et beaucoup moins dans les 14 Etats qui voteront lors du Super Tuesday», s'interroge la politologue, qui voit un risque dans cette stratégie. Car en cas de défaite le 25, la spirale négative serait en effet quasi fatale pour sa campagne. 

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