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Israël : Benjamin Netanyahou grand vainqueur des législatives, et maintenant ?

Benjamin Netanyahou (ici aux côtés de son épouse Sara) est arrivé en tête des législatives, avec 29,3 % des voix, contre 26,3 % pour son rival centriste Benny Gantz. Benjamin Netanyahou (ici aux côtés de son épouse Sara) est arrivé en tête des législatives, avec 29,3 % des voix, contre 26,3 % pour son rival centriste Benny Gantz.[GIL COHEN-MAGEN / AFP]

Vers la fin de l'impasse politique en Israël ? Les troisièmes élections législatives en moins d'un an ont accouché ce mardi 3 mars d'un résultat clair : la victoire plutôt confortable du Premier ministre Benjamin Netanyahou, arrivé en tête devant son principal rival Benny Gantz. Malgré tout, la route vers un nouveau mandat pour «Bibi» n'est pas toute tracée.

Avec 29,3 % des voix (contre 26,3 % pour la formation centriste «Bleu-Blanc» de Benny Gantz), après le dépouillement de 90 % des votes, le Likoud (droite) de Benjamin Netanyahou devrait obtenir dans la prochaine Knesset (le Parlement israélien) 36 sièges, contre 32 pour les troupes de Benny Gantz. En y ajoutant les voix recueillies par ses alliés de la droite radicale et des partis juifs ultra-orthodoxes, le parti du Premier ministre sortant pourrait atteindre le total de 59 sièges. Soit à deux députés de la majorité parlementaire, fixée à 61, la Knesset comptant 120 membres.

«Bientôt nous trouverons dans l'autre bloc les voix manquantes», a affirmé le porte-parole du Likoud Jonathan Urich sur la radio de l'armée. «Nous sommes déjà en contact avec un certain nombre de députés de l'autre camp», a-t-il assuré. Mais la tâche ne sera pas aisée. Il est en effet difficile d'imaginer Benny Gantz accepter un gouvernement d'union avec Benjamin Netanyahou, l'ancien chef d'état-major de 60 ans ayant déjà refusé cette offre après les dernières élections en septembre. Et il faut également se souvenir qu'après le scrutin d'avril 2019, le Premier ministre israélien - au pouvoir depuis dix ans, après un premier mandat entre 1996 et 1999, soit le record de longévité à la tête du pays - avait obtenu 60 sièges avec ses alliés, et avait été incapable de former un gouvernement majoritaire. 

Mais le contexte a changé depuis. Après avoir été mis en ballotage à deux reprises par Benny Gantz lors des précédents scrutins, Benjamin Netanyahou est en position de force après sa victoire lundi, qui ne souffre d'aucune contestation. Quant à ses adversaires, ils sont épuisés par la répétition des élections, et son principal rival, Benny Gantz, est fragilisé par les résultats du dernier scrutin. Sa stratégie, qui s'est traduite dans la dernière ligne droite de la campagne par un coup de barre à droite visant notamment la «Liste unie» des partis arabes israéliens, est en effet remise en cause, notamment par le bloc de gauche, allié au général retraité, qui a dénoncé «une campagne irresponsable».

Un procès dans deux semaines

Le côté politique mis à part, les affaires judiciaires pourraient freiner la marche triomphale de Benjamin Netanyahou, 70 ans, vers un cinquième mandat. Inculpé en novembre pour corruption, malversation et abus de confiance dans trois affaires distinctes, il doit affronter la justice dans le cadre de son procès à partir du 17 mars, soit dans deux semaines. Cela pourrait jouer dans le choix du président israélien, Reuven Rivlin, qui a lui seul le pouvoir de désigner le candidat chargé de former un gouvernement.

S'il choisit Benjamin Netanyahou malgré son procès à venir, la Cour Suprême israélienne, qui a jusque-là soigneusement évité de se prononcer, devrait alors entrer en piste. Elle a d'ores et déjà reçu une pétition du «Mouvement pour un gouvernement de qualité» contre la possible désignation, par Reuven Rivlin, de Benjamin Netanyahou pour mettre un cabinet sur pied. Le haute cour devrait ainsi être forcée de trancher un dilemme, sans précédent dans l'histoire politique de l'Etat d'Israël : empêcher un dirigeant élu de prendre le pouvoir ou permettre à un Premier ministre accusé de corruption - une première dans l'histoire israélienne pour un chef de gouvernement en activité - de former un nouveau gouvernement.

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