Il y a trois mois jour pour jour, la Chine communiquait officiellement sur l'apparition d'une mystérieuse pneumonie. Quatre-vingt-onze jours plus tard, plus de la moitié de la population mondiale est désormais appelée à rester chez elle afin de limiter au maximum la propagation de que tout le monde connaît sous le nom de coronavirus. Chronologie.
Le 5 janvier dernier, les autorités chinoises ont évoqué pour la première fois la maladie, mais pour elles, il ne s'agissait pas d'un Sras (Syndrome respiratoire aigu sévère), une affection grave.
Ce n'est que quatre jours plus tard, soit le 9 janvier, que la Chine a admis officiellement l’existence d’un «nouveau type de coronavirus», une vaste famille de virus.
« Pékin, 5 janvier 2020 (AFP) - Les autorités chinoises ont fait état dimanche de 59 personnes souffrant d'une mystérieuse pneumonie d'origine inconnue [...]. Aucun patient n'est mort pour l'instant. »
C'était il y a trois mois, jour pour jour. Trois mois. pic.twitter.com/ZtcLCV67Ih— (@oliviersiou1) April 5, 2020
L'Organisation mondiale de la Santé (OMS) avait alors parlé d'un virus qui «peut provoquer des troubles graves chez certains patients mais il ne se transmets pas rapidement». Pékin avait en outre assuré à l'OMS que son premier cas de Covid-19 datait du 8 décembre. Une théorie très vite remise en cause...
17 novembre
Selon un journal hong-kongais, qui a publié un rapport du gouvernement, le premier cas de Covid-19 serait en effet apparaît dès le mois de novembre. Il s'agit d'un homme de 55 ans originaire de Wuhan.
31 décembre
Les autorités locales signalent 27 cas et la Chine informe l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Pékin assure alors que la mystérieuse maladie est «maîtrisable et évitable» et que rien ne permet de parler d'une transmission interhumaine.
3 janvier
A Wuhan, 44 personnes contaminées sont déclarées. Le même jour, la BBC écrit le premier article qui évoque un «virus mystère». Le média britannique relate également l'arrestation de huit personnes par la police de Wuhan, pour avoir «propagé des rumeurs» sur cette maladie.
9 janvier
La Chine admet officiellement l’existence d’un «nouveau type de coronavirus».
11 janvier
La Chine enregistre officiellement son premier décès lié au nouveau coronavirus. Le même jour, des chercheurs chinois partagent la séquence génétique du virus avec le reste du monde, permettant ainsi la fabrication de tests de dépistage.
12 janvier
L'OMS déclare officiellement l'existence d'un nouveau coronavirus en Chine. Le lendemain, la Chine déclare un premier décès d’un patient âgé de 61 ans, à Wuhan. Le premier cas de nouveau coronavirus est également révéle hors de la Chine. Il s'agit d'une Thaïlandaise en provenance de Wuhan. A ce jour, la transmission du virus d'humain à humain n'a toujours pas été clairement établie.
20 janvier
Le président chinois Xi Jinping évoque pour la première fois publiquement le virus et ordonne qu'il soit enrayé «résolument». Un scientifique chinois confirme lui la transmission du virus entre humains.
21 janvier
Premier cas de malade déclaré sur le sol américain, à Seattle.
23 janvier
La ville de Wuhan (11 millions d'habitants) est mise en quarantaine. Dans la foulée, la quasi-totalité de sa province, le Hubei (56 millions de personnes), est mise sous cloche. La Chine compte alors 555 cas déclarés et 17 décès.
23 janvier
Le ministère de la Santé français confirme que trois cas positifs au nouveau coronavirus virus sont hospitalisés dans l’hexagone. Présentés comme les trois premiers cas européens, deux se trouvent à Paris et un à Bordeaux.
28 janvier
L’Union européenne active son dispositif de crise.
30 janvier
En moins de 24 heures, la Chine enregistre 38 morts et l’OMS appelle «le monde entier à agir». Le lendemain, l'organisation déclare l’urgence internationale pour la 6e fois de son histoire. Officiellement, 18 pays sont touchés. Dans le monde, environ 8.000 personnes sont positives et 170 mortes, toutes en Chine.
31 janvier
Les premiers cas de personnes contaminées apparaissent un peu partout en Europe. A Rome, deux touristes chinois sont testés positifs. En Espagne, un touriste allemand qui se trouvait aux Canaries est déclaré malade. En Grande-Bretagne, deux ressortissants chinois sont placés en quarantaine.
10 février
Huit cas sont recensés au Royaume-Uni. Le ministre de la Santé britannique Matt Hancock juge alors le risque «modéré».
13 février
S'il est annoncé le 3 mars, le premier décès en Espagne arrive deux semaines plus tôt. Le premier cas positif à Londres est annoncé ce jour-là. Il s'agit d'une femme qui revenait de Chine.
14 février
Un premier cas positif est déclaré sur le sol africain, en Egypte. C'est un touriste chinois.
22 février
L'Italie déclare son premier décès. Le pays transalpin va devenir le foyer de l'épidémie en Europe. Dans les jours qui suivent, les pays européens annoncent tour à tour des cas positifs.
25 février
Premier cas espagnol sur le continent, à Barcelone. La personne avait voyagé dans le nord de l’Italie.
3 mars
Alors que le Royaume-Uni ne recense que 21 cas, le Premier minsitre Boris Johnson évoque l'idée de l'immunité collective face au virus. Seulement, les scientifiques britanniques redoutent un bilan aux alentours de 250.000 morts. Le Premier ministre fait donc marche arrière. Le 7 mars, la Grande-Bretagne enregistre son premier décès, une septuagénaire.
8 mars
Le président du Conseil italien Giuseppe Conte annonce la mise en place d’une quarantaine dans les régions les plus touchées avant de l’étendre dès le lendemain à l’ensemble du territoire.
9 mars
Les autorités chinoises communiquent sur la réouverture de lieux publics et la fermeture d’hôpitaux de campagne car le nombre de cas est en forte diminution dans le pays. En Espagne, les cas se multiplient et les autonomies commencent à fermer leurs établissements publics.
10 mars
Tous les pays de l’Union européenne sont désormais touchés. En Italie, après quelques municipalités dans le nord, tout le pays est désormais placé en confinement. Les Transalpins comptent à ce jour plus de 120.000 cas confirmés et 15.000 décès.
11 mars
L’OMS annonce que le Covid-19 peut être qualifié de pandémie.
14 mars
L'Espagne décrète le confinement pour l'ensemble du territoire.
16 mars
L’OMS dénombre quasiment autant de cas dans le monde qu’en Chine : 81.077 cas officialisés pour ce dernier contre 86.438 dans le monde.
17 mars
Le Premier ministre français Edouard Philippe annonce le confinement et l'UE déclare la fermeture de ses frontières extérieures pour 30 jours minimum.
23 mars
Comme ses voisins européens, Boris Johnson décrète un confinement national en Grande-Bretagne. Le même jour, le Prince Charles est annoncé positif.
25 mars
Officiellement, l'Espagne (3.434 morts) dépasse la Chine (3.176 morts) en nombre de décès et présente le deuxième bilan mondial derrière l'Italie (7.500 décès).
27 mars
Le Premier ministre britannique, Boris Johnson, et le ministre de la Santé Matt Hancock sont annoncés positifs au Covid-19. Le lendemain, le Royaume passe officiellement la barre des 1 000 morts.
29 mars
Deux TGV médicalisés quittent le Grand Est pour répartir 36 malades en Nouvelle Aquitaine. La France a multiplié les opérations de ce genre, en utilisant également des moyens militaires, afin de répartir les patients atteints vers des hôpitaux situés dans des régions moins touchées pour le moment. L'Allemagne, la Suisse et le Luxembourg ont aussi accueilli des Français.
2 avril
Le nombre de cas confirmés dans le monde dépasse le million de personnes dans 187 pays et territoires différents. Les capacités de dépistage étant insuffisantes, le bilan est probablement très en-dessous du nombre réel de malades. Ce même jour, après l'annonce d'instauration du confinement en Thaïlande, 3,9 milliards de personnes dans le monde sont confinées, soit plus de la moitié de la population mondiale.
4 AVRIL
Le bilan des victimes du Covid-19 dépasse les 61.000 morts dans le monde, dont 45.000 en Europe. L'Europe continentale commence à entrevoir le début d'un ralentissement de la propagation du virus. Pour la première fois depuis le début de l'épidémie, l'Italie voit son nombre d'hospitalisations en soins intensifs diminuer.
Si de nombreuses hypothèses sur l'apparition du virus ont circulé, le gouvernement chinois a désormais affirmé que le coronavirus ne vient pas forcément de son pays et n'a pas hésité à s'inspirer de théories du complot. Un porte-parole de la diplomatie chinoise juge même «possible» que l'armée américaine ait introduit le virus à Wuhan.