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Tout comprendre sur la situation au Mali

Des militaires dans les rues de Bamako, le 18 août. Des militaires dans les rues de Bamako, le 18 août.[MALIK KONATE / AFP]

Au Mali, la situation politique est tendue. Dans la nuit du mardi 18 au mercredi 19 août, le président Ibrahim Boubacar Keïta a démissionné, dissous son gouvernement et l'Assemblée nationale.

Que s'est-il passé au Mali ?

Un coup d'Etat. Mardi matin, des soldats maliens ont pris les armes dans le camp militaire de Kati, situé dans la banlieue de Bamako. Dans l'après-midi, les acteurs de cette mutinerie ont arrêté le président malien, Ibrahim Boubacar Keïta, et son Premier ministre, Boubou Cissé. «Nous pouvons vous dire que le président et le Premier ministre sont sous notre contrôle. Nous les avons arrêtés chez lui (au domicile du chef de l'Etat)», a déclaré à l'AFP un militaire ayant requis l'anonymat.

Les mutins ont conduit les deux plus hauts personnages de l'Etat dans leur camp de Kati. Devant la pression des militaires révoltés, le président malien, Ibrahim Boubacar Keïta, surnommé «IBK», a annoncé dans la nuit du mardi 18 au mercredi 19 sa démission. Lors d'une déclaration sur la télévision publique malienne, un masque sur bouche, «IBK», au pouvoir depuis 2013, a eu ces mots : «Si aujourd'hui il a plu à certains éléments de nos forces armées de conclure que cela devait se terminer par leur intervention, ai-je réellement le choix ? M'y soumettre, car je ne souhaite qu'aucun sang ne soit versé pour mon maintien aux affaires».

Les dissolutions de l'Assemblée nationale et du gouvernement ont également été prononcées.

Pourquoi une telle situation maintenant ?

La gronde se faisait entendre depuis plusieurs mois. Le président Keïta est au pouvoir depuis 2013, il a été réélu en 2018 pour cinq années. En mars et avril de cette année, des élections législatives ont eu lieu, entachées de plusieurs irrégularités selon le Mouvement du 5 juin-Rassemblement des Forces patriotiques du Mali (M5-RFP) et ses partisans.

Surtout, le chef de l'opposition a été enlevé en pleine campagne électorale. Depuis plusieurs mois, consécutivement à ces élections, de nombreux citoyens ont réclamé le départ du président. Le 5 juin, notamment, des milliers de Maliens sont descendus dans la rue dans ce but. Le 10 juillet, la situation a dégénéré : des manifestants ont attaqué le Parlement et la télévision nationale, s'en sont suivi trois jours de troubles. Le bilan, selon les sources, oscille entre 11 et 23 morts. Malgré des jours de médiation entre le président et l'opposition, organisés par les états de l'Ouest africain, la situation s'est enlisée. Finalement, le 18 août, une partie de l'armée a décidé de prendre le pouvoir par la force.

Que va-t-il se passer désormais ?

Le porte-parole des militaires mutinés, le colonel-major Ismaël Wagué, chef d'état-major adjoint de l'armée de l'air, a assuré qu'«une transition politique civile» devrait conduire à des élections générales dans un «délai raisonnable», sans pour autant être plus précis. Les mutins ont annoncé la création du Comité national pour le salut du peuple (CNSP), la fermeture des frontières et l'instauration d'un couvre-feu de 21h à 5h du matin. Ce mercredi, le lendemain du pustch, selon les témoignages des journalistes de l'AFP, le calme régnait à Bamako, la capitale du Mali. Néanmoins, certains domiciles de ministres ont été détruits. Les soldats n'étaient pas présents dans les rues. Cependant, l’administration et les banques étaient fermées.

Quelle a été la réaction de la communauté internationale ?

Composée de pays voisins du Mali, la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) a immédiatemment condamné le putsch, a appelé au «rétablissement immédiat de l’ordre constitutionnel», à la libération du président malien et à la mise en place de sanctions contre les mutins. 

Par la voie de son secrétaire générale, Antonio Guterres, l'ONU a également demandé la «libération immédiate et sans conditions» du président malien. Le Conseil de sécurité des Nations unies s'est réuni ce mercredi 19 août à la demande de la France et du Niger. L'Union africaine (UA) tient aussi le même discours.

En France, Emmanuel Macron a déclaré suivre attentivement la situation tout en condamnant la mutinerie.

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