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Iran : Amnesty International dénonce l'utilisation massive de la torture contre des manifestants

Les grandes villes iraniennes ont connu de larges manifestations en novembre 2019 Les grandes villes iraniennes ont connu de larges manifestations en novembre 2019[ATTA KENARE / AFP]

Un rapport qui fait froid dans le dos. Amnesty International publie ce 2 septembre une étude sur l'utilisation à grande échelle de la torture contre des manifestants après les mouvements contestataires qui avaient secoué le pays en 2019.

Pour mettre ses accusations en place, l'ONG dit s'être basée sur des témoignages de victimes, de témoins, d'avocats ainsi que des vidéos qu'ils ont pu récupérer. Parmi les sévices qui auraient été infligés aux protestataires, qui manifestaient notamment pour une plus grande liberté dans le pays, l'on retrouve notamment le «waterboarding». Cette technique, utilisée par la CIA sur certains prisonniers après les attentats du 11 septembre, consiste à simuler une noyade en pressant un tissu contre le visage d'un individu en lui jetant de l'eau au-dessus. 

D'autres traitements, comme des chocs électriques, des fausses cérémonies d'exécutions, de la torture psychologique ou encore des violences sexuelles ont été utilisés. Si les manifestations avaient été largement suivies dans les journaux du monde entier, «les nombreux actes de cruauté infligés, à l'abri des regards, à des personnes détenues et à leurs proches par des agents des services iraniens ont été beaucoup moins visibles», a déclaré dans un communiqué de presse Diana Eltahawy, directrice adjointe pour l'Afrique du Nord et le Moyen-Orient à Amnesty International. 

Une franco-iranienne victime de torture ?

Selon Amnesty International, la situation n'est pas le fait de certains gardes de prison ou policiers isolés, mais bien une politique mise en place par le pays. «Au lieu d’enquêter sur les allégations de disparitions forcées, d’actes de torture, d’autres formes de mauvais traitements et d’autres crimes encore commis contre des personnes détenues, les procureurs iraniens se sont faits complices de la campagne de répression en retenant des accusations liées à la sécurité nationale contre plusieurs centaines de personnes qui n’avaient fait qu’exercer leurs droits à la liberté d'expression», explique ainsi Diana Eltahawy. 

Si l'ONG veut démontrer la systématisation de cette torture, ce n'est pas la première fois que l'Etat iranien est dans le viseur des défenseurs des droits de l'Homme. En juillet dernier, une large campagne a eu lieu sur les réseaux sociaux pour demander au pays de renoncer à la pendaison de trois manifestants. La situation touche également la France, puisque Farida Adelkah, une chercheuse franco-iranienne de Sciences Po Paris, est toujours détenue pour des accusations d'espionnage. En décembre 2019, Marielle Debos, membre du comité de soutien et également chercheuse, dénonçait sur franceinfo que Farida Adelkah et Kylie Moore-Gilbert, une chercheuse australienne également emprisonnée sur place, subissaient des «tortures psychologiques» et des «violations des droits humains».

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