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Chine : Il est condamné à dix-huit ans de prison après avoir traité le président de «clown»

Connu pour son franc parler et ses critiques à l'égard de la politique gouvernementale, Ren Zhiqiang avait été exclu du Parti communiste en juillet dernier. [China News Service (CNS) / AFP]

Officiellement, Ren Zhiqiang, ancien magnat de l'immobilier chinois, a été condamné, mardi 22 septembre, à dix-huit ans de prison ferme pour des faits de corruption. Mais, selon les militants des droits de l'homme, il s'agirait d'un prétexte pour faire taire une voix dissidente. L'homme d'affaires aurait en fait été puni pour avoir traité le président chinois, Xi Jinping, de «clown».

Cela remonte au mois de mars dernier, lorsque Ren Zhiqiang a publié sur le réseau social Weibo un essai critiquant la gestion de la pandémie  de Covid-19 en Chine. Faisant référence au discours prononcé par Xi Jinping le 23 février, l'ancien PDG de Huayuan, un groupe immobilier public, évoquait une «crise de gouvernance» au sein du parti.

«Ce que j'ai vu était le contraire de la «grandeur» rapportée par les médias, écrivait Ren Zhiqiang. Celui qui se tenait là n'était pas un empereur montrant ses «nouveaux vêtements», mais «un clown.» A l'époque membre influent du Parti communiste chinois, l'homme d'affaires a disparu peu de temps après avoir publié ce texte en ligne.

Selon le Guardian, l'ancien magnat de l'immobilier était connu pour son franc-parler. En 2016, ses critiques à l'égard de la politique gouvernementale lui avaient déjà valu une mise à l'épreuve d'un an de la part du parti et la fermeture temporaire de ses comptes sur les réseaux sociaux.

En avril 2020, le Parti communiste avait en outre ouvert une procédure disciplinaire à son encontre pour de «graves violations de la discipline et de la loi». Avant de l'expulser définitivement de ses rangs quelques mois plus tard, en juillet.

Ces différents précédents conduisent les militants des droits de l'homme à rejeter la condamnation de Ren Zhiqiang pour corruption. Aux dix-huit années de prison ferme s'ajoute une amende de 4,2 millions de yuans (environ 524.000 euros). Le verdict, rendu par la Cour intermédiaire n°2 de Pékin, stipule que l'accusé a non seulement «avoué tous ses crimes volontairement et honnêtement» mais qu'il ne fera pas appel de la décision du tribunal.

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