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Le Danemark veut réduire la part de «non-occidentaux» dans certains quartiers

Le gouvernement de Mette Frederiksen durcit encore sa politique migratoire. [Yves Herman / AFP ]

Le Danemark a annoncé ce 17 mars qu'il comptait réduire encore la part d'étrangers «non-occidentaux» présents dans les quartiers défavorisés, anciennement appelés «ghettos».

Concrètement : les «non-occidentaux» ne pourront pas dépasser plus de 30% de la population locale d'ici dix ans. Cette mesure très controversée permettra au Danemark de «réduire le risque d'apparition d'une société culturelle et religieuse parallèle», selon le ministre de l'Intérieur Kaare Dybvad Bek. 

Ces quotas ne sont pas nouveaux. La proposition du gouvernement - dont la date du vote n'est pas encore connue - est en réalité le durcissement d'une loi instaurée il y a trois ans par la droite. Celle-ci imposait aux «ghettos» de ne pas accueillir plus de 50% d'étrangers «non-occidentaux»

«Ghettos»

Le terme «ghetto» a depuis été retiré du projet. «Ce mot est trompeur», a justifié Kaare Dybvad Bek. «Il contribue à éclipser tout le travail que nous devons faire sur ces quartiers»

«Ghetto» était jusqu'à aujourd'hui une appellation librement utilisée par les autorités. Elle désignait les quartiers de plus de 1.000 habitants avec une forte population d'origine «non-occidentale», qui remplissaient au moins deux des quatres critères suivants : plus de 40% des habitants n'ont ni travail ni formation, plus de 60% des 39-50 ans ne sont pas allés au-delà du collège, la criminalité y est trois fois plus importante que la moyenne nationale, le revenu brut de la population locale est inférieur de  55% à la moyenne régionale. 

Quinze quartiers correspondent à cette définition. 25 sont considérés comme «exposés». La liste est actualisée tous les ans, et avec elle, le panel de restrictions qui leur sont imposées. Par exemple dans les «ghettos», les délits sont sanctionnés deux fois plus sévèrement qu'ailleurs. La crèche est aussi obligatoire pour tous les enfants de plus d'un an, sous peine de suppression des allocations familiales. 

Politique migratoire très sévère 

Le Danemark fait partie des pays d'Europe les plus restrictifs en matière d'immigration. Et ce même si son gouvernement, dirigé par Mette Frederiksen, est de gauche. Pour gagner les élections, le parti social-démocrate a en effet dû promettre de poursuivre la politique migratoire très sévère de la droite. Résultat : les biens de valeur des réfugiés sont saisis, les allocations auxquelles ils ont droit diminuées, les conditions de regroupement familial durcies... 

En janvier 2021, le Danemark a même fait savoir à ses réfugiés syriens qu'il était temps de rentrer dans leur pays d'origine. Le gouvernement a estimé que la Syrie était redevenue un territoire sûr. Pourtant, la guerre n'y est toujours pas terminée. 

D'après l'institut statistique national, 11% des 5,8 millions d'habitants du Danemark sont étrangers. 58% viennent d'un pays considéré comme «non-occidental»

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