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Sous-marins : la crise entre la France et les Etats-Unis partie pour durer ?

Le couple franco-américain en danger ? Le couple franco-américain en danger ? [PHIL NOBLE / POOL / AFP]

Le bras de fer se poursuit. Dans l'attente d'une discussion entre Joe Biden et Emmanuel Macron, la crise entre la France et les Etats-Unis ne redescend pas après l'annulation du contrat de vente de sous-marins à l'Australie.

Si l'Elysée ne décolère pas, la Maison Blanche a tenté de passer à autre chose en assurant que l'affaire n'était pas aussi grave qu'elle semblait l'être. Elle a d'ailleurs assuré que Paris était au courant de l'avancée du dossier, ce que la diplomatie française contredit. 

Après le rappel de l'ambassadeur de France aux Etats-Unis, Washington a semblé surpris de la tournure des événements. Pourtant, d'autres mesures pourraient être prises, alors que l'Union européenne a tardivement et discrètement soutenu l'Hexagone ce 20 septembre. Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, a ainsi jugé «inacceptable» le traitement infligé à la France.

L'OTAN en question

D'après le New York Times, Emmanuel Macron pourrait aller jusqu'à retirer le pays du commandement militaire de l'OTAN, qu'elle avait rejoint en 2009. Un scénario qui fait écho aux déclarations de Jean-Yves Le Drian, qui estime que «l'avenir de l'OTAN» va changer après cette crise, ou encore celles d'Emmanuel Macron en 2020 qui parlait d'une alliance en état de «mort cérébrale». 

«Techniquement, c'est possible, le général De Gaulle l'avait fait. Après, est-ce que la France va aller jusque-là ? Ce n'est pas sûr, car c'est Paris qui serait vu comme un vecteur d'instabilité et de trouble, d'autant que tous les Européens ont renouvelé leur loyauté à l'OTAN», tempère Jenny Raflik, professeur d'histoire de relations internationales à l'université de Nantes. 

Selon la spécialiste, la France pourrait plutôt choisir de se retirer de certaines opérations en cours, comme elle l'avait fait en 2020 après un incident avec la Turquie. Malgré l'importance de la crise actuelle, Jenny Raflik se montre plutôt confiante vis-à-vis d'une future sortie de crise : «le couple franco-américain à l'OTAN est un vieux couple, il y a des scènes de ménage, mais il y a toujours des réconciliations».  

L'élection dans le viseur

En attendant d'en savoir plus sur ce dossier, les Etats-Unis ont pris une décision qui peut être perçue comme un premier geste. Ils ont annoncé que les Européens vaccinés pourraient revenir sur le territoire américain aux alentours du mois de novembre. Jusque-là, les frontières étaient restées fermées, malgré le fait que Bruxelles avait accepté le retour des touristes en provenance des Etats-Unis. Une frustration pour plusieurs pays, dont la France. 

Il y a cependant fort à penser que cela ne sera pas suffisant pour calmer les esprits à l'Elysée. L'enjeu est d'autant plus grand pour Emmanuel Macron qu'apparaître faible face à ses alliés le laisserait vulnérable aux critiques de ses opposants à quelques mois de l'élection présidentielle. Reste à savoir si la diplomatie française a une idée derrière la tête pour obtenir une concession suffisante et sortir la tête haute de cette crise, ou si les déclarations récentes n'étaient avant tout qu'un bluff à l'échelle internationale. 

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