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La Corée du Nord annonce avoir testé un missile «hypersonique» : de quoi s’agit-il ?

La Corée du Nord a vanté le succès de son essai du missile Hwasong-8. [STR / KCNA VIA KNS / AFP]

La Corée du Nord a annoncé ce mercredi 29 septembre avoir testé avec succès son missile planeur hypersonique «Hwasong-8». Ce nouveau projectile pourrait mettre à mal les systèmes de défense occidentaux.

Effectué la veille, le tir avait mis en alerte les autorités sud-coréennes qui n'étaient pas parvenues à identifier la nature du missile.

Cette nouvelle arme revêt «une grande importance stratégique» au moment où Pyongyang cherche à «multiplier par 1.000» ses capacités de défense, a affirmé l'agence gouvernementale de la Corée du Nord KCNA. L'essai a «confirmé le contrôle de la navigation et la stabilité du missile», de même que «la manoeuvrabilité de son système de guidage et les caractéristiques de vol plané de l'ogive hypersonique détachée», poursuit le communiqué.

20 fois la vitesse du son

Les missiles hypersoniques sont beaucoup plus rapides que les missiles balistiques ou de croisière classiques. Guidés à distance, ils peuvent atteindre jusqu'à 20 fois la vitesse du son (Mach 20) et voler à très basse altitude. Des caractéristiques qui les rendent beaucoup plus difficiles à détecter et à intercepter par les systèmes de défense antimissile, et notamment par le bouclier antimissile américain.

Si les Nord-Coréens disent vrai, «cela signifie que les systèmes de défense antimissile sud-coréens et japonais actuels deviennent presque impuissants», estime Lionel Fatton, chercheur à l'Université Meiji au Japon consulté par la chaîne américaine CNN.

Le Hwasong-8 pourrait être encore plus dangereux si l'armée nord-coréenne choisissait d'y atteler une ogive nucléaire.

Etats-Unis et Corée du Sud se veulent rassurants

Mercredi, les chefs d'état-major interarmées des Etats-Unis et de Corée du Sud ont affirmé depuis Séoul que les armées sud-coréenne et américaine, liées par un traité de sécurité, sont «capables de détecter et d'intercepter» ce missile.

«Sur la base d'une évaluation de ses caractéristiques telles que sa vitesse, il est dans sa phase initiale de développement et son déploiement prendra énormément de temps», ont-ils déclaré.

Contrairement à son habitude, l'armée sud-coréenne n'a pas dévoilé mardi l'altitude maximale atteinte par le missile ni la distance parcourue. Des informations que Séoul rend généralement publiques dans l'heure, remarque l'Agence France-Presse.

La Russie leader mondial de cette technologie

Le développement du missile hypersonique est l'une des cinq tâches «prioritaires» du plan quinquennal pour les armes stratégiques. Ce plan dévoilé en janvier par Kim Jong-un prévoit aussi le développement d'un sous-marin à propulsion nucléaire et des missiles balistiques intercontinentaux.

De son côté, Séoul a réussi ce mois-ci le premier tir d'essai d'un missile balistique lancé par sous-marin (SLBM), ce qui en fait l'une des rares nations à disposer de cette technologie avancée. Mardi, elle a organisé une cérémonie pour le lancement de son troisième sous-marin SLBM.

La Corée du Nord n'est pas le seul Etat à tester des missiles dits hypersoniques. Leader mondial de cette technologie, la Russie a testé cet été le missile «Zircon», pièce-maîtresse de la panoplie de nouvelles armes ultra-modernes qualifiées d'«invincibles» par Moscou.

D'autres pays cherchent à rattraper leur retard : Washington a déclaré cette semaine avoir testé avec succès un missile hypersonique à lanceur aérien construit par l'entreprise Raytheon qui a atteint une vitesse «supérieure à Mach 5».

La Chine a également testé des planeurs hypersoniques, selon les Etats-Unis, qui affirment que les systèmes hypersoniques russes et chinois sont conçus pour être dotés d'armes nucléaires. 

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