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COP26 : Pression maximale pour le climat

Malgré de nombreux accords, les efforts pour le climat sont encore très insuffisants, selon de nombreux experts. Malgré de nombreux accords, les efforts pour le climat sont encore très insuffisants, selon de nombreux experts. [NASA EARTH OBSERVATORY / AFP]

Un sommet qui devra compter. La COP26, conférence internationale pour le climat, s’ouvre ce dimanche à Glasgow, en Ecosse.

Pour beaucoup, elle représente la dernière opportunité pour tenter de limiter le changement climatique à l’échelle mondiale. Pendant près de deux semaines, chefs d’Etats et représentants de 197 nations, scientifiques, et ONG, pour un total de 25.000 participants, vont débattre de la stratégie à mener pour limiter les émissions de gaz à effet de serre. Et il y a urgence. 

La COP26 a pour ambition de fixer des règles plus contraignantes que lors des sommets précédents, pour respecter les objectifs pris en 2015, lors de la COP21 à Paris, notamment le maintien du réchauffement climatique à +1,5 °C par rapport à l’ère préindustrielle d’ici à la fin du siècle.

DE L’AIDE POUR LES ETATS PAUVRES

L’objectif sera donc de convaincre les différents pays d’accroître leurs efforts en termes de réductions des émissions de gaz à effet de serre (GES), d’utilisation d’énergies fossiles, de neutralité carbone etc. Cela passera par des discussions sur les «contributions nationales déterminées», feuilles de route que chaque pays signataire de l’accord de Paris doit élaborer, s’imposer et respecter, et qui sont évaluées tous les cinq ans.

Autre point essentiel de la COP26 : les négociations autour de l’engagement financier des pays développés, principaux émetteurs et pollueurs, auprès des pays du Sud, les plus touchés par les changements climatiques. Lors de la conférence climat de Copenhague en 2009, les pays riches se sont engagés à verser 100 milliards d’euros aux pays les plus pauvres, pour les aider à s’adapter aux conséquences des changements climatiques et à réduire leurs émissions. Cependant, en 2019, ils n’ont engagé que 79 milliards de dollars, et la présidence de la COP26 a estimé que les 100 milliards ne seraient atteints qu’en 2023.

Les pays en développement, notamment en Afrique, souhaitent cependant que cette enveloppe soit revalorisée. Ils critiquent aussi la gestion du budget, car, selon eux, l’argent n’est pas visible sur le terrain. L’ONG Oxfam a également regretté que 80% des financements aient été attribués sous forme de prêts, alors que les pays pauvres sont déjà très endettés.

Un manque d’ambition souligné

Malgré ces promesses et nombreux accords, les efforts pour le climat sont encore très largement insuffisants, selon de nombreux experts. «Les décisions prises ne sont pas assez ambitieuses. Depuis 2009, on nous dit que c’est la COP du dernier espoir, et chaque année les opportunités sont manquées», regrette Sandrine Maljean-Dubois, directrice de recherche au CNRS.

Le dernier rapport du Giec, publié en août, indique qu’avec les politiques actuelles, les émissions devraient augmenter de 16 % d’ici à 2030 par rapport à 2010, et la hausse de température atteindrait +2,7 °C à la fin du siècle.

L’Organisation météorologique mondiale a aussi annoncé que l'été 2021 a été le plus chaud jamais enregistré, et que les concentrations en CO2 ont atteint des niveaux records en 2020, si bien qu’Antonio Guterres, secrétaire général de l’ONU, a estimé que les engagements actuels des Etats étaient «un aller simple vers le désastre». Le président de la COP26, Alok Sharma, a cependant estimé qu’il serait malheureusement «plus difficile» d’obtenir un accord à Glasgow qu’à Paris.

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