C'était une promesse de campagne. Joe Biden a confirmé ce jeudi 27 janvier qu’il nommerait, pour la première fois de l’Histoire du pays, une femme noire à la Cour suprême des États-Unis. Elle remplacera le juge démissionnaire Stephen Breyer.
En plus de 200 ans d’histoire, sur 115 juges, tous à l'exception de sept étaient des hommes blancs (soit 94 %). Il y a eu cinq femmes (dont une hispanique, Sonia Sotomayor) et deux juges afro-américains, le leader des droits civiques Thurgood Marshall en 1967 et l’ultraconservateur Clarence Thomas, qui siège encore aujourd’hui.
#BREAKING: President Biden says his nomination for Supreme Court Justice will be a black women. pic.twitter.com/d1129dxlOp
— Moshe Schwartz (@YWNReporter) January 27, 2022
«La personne que je nommerai aura des qualifications, une personnalité, une expérience et une intégrité extraordinaires. Et cette personne sera la première femme noire nommée à la Cour suprême», a déclaré Joe Biden, tout en remerciant le juge Stephen Breyer, 83 ans. Ce dernier est l'un des neufs juges de la Cour suprême et il s'apprête à prendre sa retraite au terme de la session actuelle fin juin.
Des élections de mi-mandat sous tension
Joe Biden doit boucler la procédure avant les élections législatives à haut risque de l'automne, qui pourraient bien lui coûter le contrôle du Sénat, car c'est à la chambre haute du Congrès américain que revient la décision finale sur les nominations à la Cour suprême. Les démocrates n'y disposent que d'une très mince majorité : 50 voix plus celle de la vice-président Kamala Harris, contre 50 aux républicains.
Et le temps où les juges à la Cour suprême étaient un choix consensuel semble révolu. Stephen Breyer avait été confirmé à 87 voix contre 9 par le Sénat en 1994, un score inenvisageable aujourd'hui tant les clivages partisans se sont creusés
Mais en nommant une juge plus jeune, Joe Biden pourra, à défaut de pouvoir le renverser, au moins bloquer pour quelques années le rapport de forces actuel à la Cour suprême. L'institution compte aujourd'hui six magistrats conservateurs, dont la moitié a été mise en place par l'ancien président Donald Trump, et trois progressistes. Ils sont tous nommés à vie.