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L'UE refuse le paiement du gaz russe en roubles et prépare un embargo sur le pétrole

L'ultimatum de Vladimir Poutine a représenté «une modification unilatérale et injustifiée des contrats et il est légitime de la rejeter» selon la Commissaire européenne à l’énergie Kadri Simson. [GEORG HOCHMUTH / APA / AFP]

Pour lutter contre la dépendance énergétique de l’UE envers la Russie, la Commission européenne a pris ses dispositions afin de se passer du gaz et du pétrole russes à moyen terme. Après avoir refusé le paiement du gaz russe en roubles, l’instance européenne a soumis un projet d’embargo pétrolier ce mardi 3 mai aux pays membres.

Le 31 mars dernier, Vladimir Poutine a annoncé la suspension de la livraison de gaz russe aux pays «inamicaux» ne payant pas en roubles. Le président russe a mis sa menace à exécution en coupant l’approvisionnement de cette ressource à la Pologne et à la Bulgarie.

En réaction à ces mesures coercitives, la Commission Européenne a décidé de rejeter l’ultimatum russe lors d’une réunion exceptionnelle des ministres européens en charge du Climat. Cette demande du chef d’Etat russe a représenté «une modification unilatérale et injustifiée des contrats et il est légitime de la rejeter», selon la Commissaire européenne à l’énergie Kadri Simson.

Si une solution à court terme est envisageable, Kadri Simson a souligné l’importance de trouver une autre source d’approvisionnement viable et durable. «Il n'y a pas de risques immédiats pour les approvisionnements. Mais nous ne pourrons pas remplacer les 150 milliards de m3 de gaz achetés à la Russie par d'autres sources. Ce n'est pas tenable. Nous pouvons gérer le remplacement de deux tiers des approvisionnements en gaz russe», a expliqué la Commissaire originaire d’Estonie.

Pour compenser la lourde perte du fournisseur russe pour l’UE, les ministres européens ont misé sur d’autres alternatives. «L'Europe doit se débarrasser de la dépendance aux énergies fossiles russes. Nos réserves seront à 100 % de leurs capacités pour cet hiver. Du gaz naturel liquéfié américain a commencé à arriver par la Lituanie et nous allons nous fournir en gaz de Norvège par le Danemark», a affirmé la ministre polonaise du Climat et de l’Environnement Anna Moskwa.

Les livraisons de gaz russe vers les pays de l'UE ont baissé de près de 27 % entre janvier et avril par rapport à cette même période en 2021 selon un communiqué publié dimanche par Gazprom.

Un projet d’embargo pétrolier

Une proposition d’embargo pétrolier progressif contre la Russie a été soumise par les ministres de l’UE en charge du Climat pour restreindre le financement indirect de la guerre menée par le Kremlin en Ukraine.

«Nous travaillons sur un nouveau paquet de sanctions. Une réunion du collège (l'ensemble des commissaires, NDLR) va se tenir mardi à Strasbourg et la présidente Ursula von der Leyen précisera ce qui a été décidé», a détaillé Kadri Simson en marge de la session au Parlement ce mardi.

En cas d’adoption de la proposition mercredi, un arrêt progressif des achats de produits pétroliers par l’UE à la Russie sera étalé sur six à huit mois. En revanche, une taxe sur le transport des tankers, à savoir les bateaux-citernes transportant le pétrole, sera immédiatement instauré en cas d’accord.

Depuis quelques semaines, l'UE a déjà imposé un embargo sur le charbon russe et fermé ses ports aux navires russes, à l'exception du transport d'hydrocarbures.

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