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Cameroun : plusieurs otages, dont une sénatrice, libérés par l'armée

Les extrémistes ambazoniens, «citoyens» de l'autoproclamée République d'Ambazonie, sont assez habitués à ce mode opératoire. [REINNIER KAZE / AFP]

L’armée camerounaise a annoncé ce mardi 31 mai avoir libéré des otages, dont une sénatrice, à l'issue d'une opération dans l'ouest du pays.

Enlevée le 30 avril dernier avec son chauffeur, la sénatrice camerounaise Elizabeth Regina Mundi, 79 ans, a été libérée, ainsi qu’un petit groupe d'otages, par l'armée de Yaoundé, a annoncé cette dernière ce mardi 31 mai. C’est au cours d'une opération militaire dans la localité d'Ashong, au nord-ouest, que lundi soir, «un détachement militaire tentait une approche du repaire (des terroristes ndlr)», quand ces derniers, «lourdement armés ont ouvert un feu nourris (...) tandis que leur camarades tentaient de s'échapper avec les otages», a fait savoir l'armée dans un communiqué. 

Selon elle, «une dizaine de terroristes ont été neutralisés». Aucune information n'a cependant été donnée sur les identités des autres otages libérés, ainsi que sur leur nombre.

DES TERRORISTES SÉPARATISTES

Ces terroristes, font partis d'un mouvement séparatiste qui milite pour l'indépendance des régions du nord-ouest et du sud-ouest du Cameroun, régions qui sont principalement peuplées par la minorité anglophone du pays. 

Le conflit séparatiste camerounais a débuté en 2017 alors que le gouvernement a très violemment réprimé des manifestations réclamant une égalité de traitement et plus d'autonomie pour cette minorité, qui estime être ostracisée par le pouvoir de Paul Biya - en poste depuis 40 ans et âgé de 89 ans.

Biya se montre intransigeant, même face aux revendications les plus raisonnables de ce mouvement, y compris pour tout ce qui touche à un peu plus de fédéralisme dans le pays. Il a en effet pour habitude d'envoyer l'armée pour mater toute forme de rébellion. C’est ainsi qu'en cinq années de conflit, plus de 6.000 personnes sont décédées et on estime qu'un million d'habitants ont été déplacés, selon le groupe de réflexion International Crisis Group (ICG)

Les policiers tout comme les militaires et les séparatistes armés sont souvent accusés par l'ONU et de nombreuses ONG internationales de commettre des crimes et atrocités contre les civils, qui restent une fois encore les principales victimes de ce conflit.

CERTAINS GROUPES COUTUMIERS DE CES METHODES 

Les extrémistes ambazoniens, «citoyens» de l'autoproclamée République d'Ambazonie, sont assez habitués à ce mode opératoire. Beaucoup de kidnappings, le plus souvent contre rançon, leurs sont attribués. Ces rapts touchent généralement des fonctionnaires, mais plus particulièrement les enseignants.

Bien qu'en règle générale les victimes de ces enlèvements sont relâchées, certaines, accusées de collaborer avec Yaoundé, sont abattues. A l'image de l'avocat et sénateur de l'opposition Henry Kemende retrouvé mort par balles dans la ville de Bamenda, après l'attaque de sa voiture.

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