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La Russie aurait dépensé 300 millions de dollars pour interférer dans les élections de 24 pays, selon Washington

La Russie est accusée par les États-Unis d'avoir soutenu financièrement des candidats de plusieurs pays pour influencer sur les résultats de certaines élections. La Russie est accusée par les États-Unis d'avoir soutenu financièrement des candidats de plusieurs pays pour influencer sur les résultats de certaines élections. [MIKHAIL KLIMENTYEV / SPUTNIK / AFP]

La Russie est accusée par les États-Unis d’avoir secrètement dépensé plus de 300 millions de dollars depuis 2014 pour influencer et corrompre des politiciens dans plus de 24 pays.

Une «atteinte à la souveraineté», selon Washington. Les services de renseignement américains ont estimé, selon des documents rendus publics ce mardi, que la Russie avait dépensé plus de 300 millions de dollars (quelque 300 millions d'euros également au taux du jour, ndlr) depuis 2014 pour influencer les résultats des élections dans 24 pays.

Un haut responsable de l’administration de Joe Biden a affirmé à la presse, sous couvert d'anonymat : «nous pensons que ce n’est que la partie émergée de l’iceberg». La Russie aurait pu, selon les renseignements, transférer des fonds de manière clandestine dans certains pays, qui n’ont pas encore été détectés. Les documents déclassifiés du renseignement américain ne mentionnent pas exactement les pays concernés, mais cette source proche du dossier a dévoilé quelques exemples aux journalistes. 

La Russie aurait notamment dépensé environ 500.000 dollars (500.000 euros) pour soutenir le candidat du Parti démocrate d’Albanie, parti de centre-droit, lors des élections de 2017. Moscou aurait également transféré de l’argent à des partis ou candidats au Monténégro et en Bosnie, des pays d’Europe de l’Est qui ont souvent subi des pressions de la part de la Russie, mais également à Madagascar.

En Europe, la Russie aurait utilisé des contrats fictifs et des sociétés-écrans pour financer des partis politiques et notamment des candidats d’extrême-droite. Moscou aurait envoyé de l’argent liquide, mais aurait également utilisé des cryptomonnaies et des cadeaux «luxueux» pour ces transactions.

«Il s'agit d'un effort visant à réduire la capacité des peuples du monde entier à choisir les gouvernements qu'ils jugent les plus aptes à les représenter, à représenter leurs intérêts et à représenter leurs valeurs», a déclaré Ned Price, le porte-parole du département d’État américain. 

Peur d'une ingérence dans les midterms aux États-Unis

«Nous pensons que l'un des moyens les plus efficaces de contrer l'influence secrète de la Russie est de la dénoncer», a de son côté ajouté le haut fonctionnaire anonyme à la presse, comme le souligne CNN. Les États-Unis espèrent qu’en rendant publiques ces informations, d’autres pays leur communiqueront des données sur de potentielles opérations secrètes de la Russie.

«En faisant la lumière sur le financement politique secret de la Russie et sur les tentatives russes de saper les processus démocratiques, nous avertissons ces partis et candidats étrangers que s'ils acceptent de l'argent russe en secret, nous pouvons et nous allons le révéler», a déclaré ce membre de l’administration Biden.

À l’approche des élections de mi-mandat, qui auront lieu en novembre, les États-Unis se préparent à de potentielles tentatives d’ingérence étrangère. En juillet dernier, Washington avait déjà sanctionné deux Russes accusés de désinformation et d’ingérence dans les élections américaines, et notamment d’avoir financé de la propagande pro-russe et soutenu un candidat au poste de gouverneur.

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