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Guerre en Ukraine : la présidence de l'UE réclame un tribunal spécial après la découverte du charnier d'Izioum

Samedi soir, le processus d'exhumation des 450 corps de civils retrouvés à Izioum se poursuivait.[SERGEY BOBOK / AFP]

Plusieurs centaines de corps de civils ont été découverts à Izioum, ville ukrainienne reprise aux forces russes. La présidence de l'UE réclame un tribunal spécial.

Reprise aux Russes dans l'est de l'Ukraine, où les combats continuent, la ville d'Izioum a été le théâtre d'une découverte macabre. «450 corps de civils portant des traces de mort violente et de torture» ont été retrouvés enterrés dans un bois, selon les autorités ukrainiennes. En réaction, la présidence tchèque de l'Union européenne a appelé samedi à la création d'un tribunal international spécial.

Samedi soir, dans son allocution quotidienne, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a indiqué que «le processus d'exhumation se poursuit», révélant «de nouvelles preuves de torture». Un responsable de la police de la région d'Izioum, Serguiï Botvinov, a développé : «Nous savons que certains ont été abattus, d'autres sont morts à cause de tirs d'artillerie, de traumatisme dus à l'explosion de mines. Certains sont morts dans des frappes aériennes» et «de nombreux corps n'ont pas encore été identifiés».

Volodymyr Zelensky a fait état de «plus de 10 chambres de torture» découvertes «dans différentes villes libérées dans la région de Kharkiv», où se trouve Izioum. «La torture était une pratique très répandue dans les territoires occupés» a-t-il déploré, tandis que le chargé des droits humains ukrainien, Dmytro Loubinets, évoquait «probablement plus de 1.000 citoyens ukrainiens torturés et tués dans les territoires libérés».

«C'est ce que faisait les nazis. C'est ce que font les ruscistes (fascistes russes)», a condamné Volodymyr Zelensky. Son indignation a trouvé écho jusqu'en Occident, puisque l'ONU a annoncé dépêcher une équipe d'enquêteurs sur place. Le président ukrainien s'en est félicité : «Le monde doit réagir à tout ça. La Russie a répété à Izioum ce qu'elle avait fait à Boutcha».

«Ne le faites pas»

Les Etats-Unis et l'Union européenne ont également condamné, soulignant la responsabilité de la direction russe. Joe Biden a une nouvelle fois mis en garde Vladimir Poutine contre l'utilisation d'armes chimiques ou nucléaires en Ukraine. Promettant une réponse «conséquente» des Etats-Unis si cette ligne était franchie, le président américain a déclaré : «Cela changerait le cours de la guerre, comme jamais depuis la Seconde guerre mondiale [...] Ne le faites pas, ne le faites pas, ne le faites pas».

Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, a assuré que les coupables devraient «rendre des comptes» et Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, a directement visé Vladimir Poutine, souhaitant sa comparution devant la justice internationale pour crimes de guerre.

Sur Twitter, Emmanuel Macron a condamné «avec la plus grande fermeté les atrocités commises à Izioum, en Ukraine, sous occupation russe». «Leurs auteurs devront répondre de leurs actes, a écrit le président français. Il n'y a pas de paix sans justice.»

Pendant ce temps, sur le terrain, les combats et bombardements continuent. Les forces ukrainiennes, armées par les Occidentaux, ont repris des milliers de km2, à la faveur d'une contre-offensive dans le nord-est. Les autorités ukrainiennes accusent les soldats russes de viser délibérément les infrastructures civiles, ce que les intéressés démentent.

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