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Élection présidentielle au Brésil : Lula serait élu dimanche avec 53 % des voix, selon un dernier sondage

Luiz Inácio Lula da Silva pourrait rempiler pour un troisième mandat en tant que président du Brésil. [Miguel SCHINCARIOL / AFP]

Selon un dernier sondage de l'institut Datafolha, Lula serait élu ce dimanche lors du second tour de l'élection présidentielle au Brésil. Mais avec 53 % des suffrages, l'écart n'est pas assez significatif pour ne pas envisager de surprise.

Une élection serrée jusqu'au bout. Ce dimanche, l'actuel président du Brésil Jair Bolsonaro est opposé à l'ancien chef d'État Luiz Inácio Lula da Silva, dit «Lula», pour le second tour de l'élection présidentielle.

Après une campagne sous tension, marquée par des échanges musclés, Lula, fondateur du Parti des travailleurs (PT), à tendance socialiste, l'emporterait avec 53 % des suffrages exprimés, selon le dernier sondage de l'institut Datafolha, confirmant sa prédiction du 16 octobre. Toutefois, les analystes s'accordent à dire que le faible écart pourrait donner lieu à un revirement de dernière minute.

«Cette course va se terminer sur le fil», a affirmé Brian Winter, rédacteur en chef d'Americas Quarterly, un trimestriel d'informations politiques, à l'Agence France-Presse. «Chaque vote va compter, je ne parierais pas sur le résultat», a-t-il ajouté.

Un ancien président toujours affaibli par les affaires

Si Lula reste le favori de ce scrutin, il devra composer avec une droite plus puissante que prévue. En effet, Jair Bolsonaro a rassemblé près de 43 % des voix, contre 48 % pour le candidat travailliste.

L'ancien président Lula, en fonction entre 2003 et 2011, incarne toujours, pour une grande partie des Brésiliens, la corruption, suite à l'affaire des pots de vin liés à la compagnie pétrolière Petrobras. Condamné, il avait passé dix-huit mois en prison, entre avril 2018 et novembre 2019. Mais la Cour suprême brésilienne a annulé sa condamnation en 2021, jugeant le tribunal de première instance incompétent, lui permettant de récupérer ses droits politiques.

Durant la campagne, Lula, qui a fêté ses 77 ans ce jeudi, a ainsi mis en avant son bilan largement favorable lors de ses deux précédents mandats. Une époque marquante pour le Brésil, avec un boom économique favorisé par l'envolée des matières premières. Les thématiques sociales et environnementales de son programme attirent un électorat de gauche, jeune ou précaire.

la peur d'un assaut du Capitole à la brésilienne

De son côté, l'actuel chef de l'État Jair Bolsonaro commence à douter de la victoire, relançant ses attaques contre le système électoral qu'il juge «frauduleux». Il a ainsi déclaré qu'il n'accepterait les résultats que «s'il ne se passe rien d'anormal». Ce mercredi, le Tribunal supérieur électoral a rejeté sa dénonciation d'irrégularités présumées dans la propagande électorale à la radio, où 150.000 spots en sa faveur n'auraient pas été diffusés.

De fait, nombreux sont ceux qui craignent un épisode aussi houleux que l'assaut du Capitole américain en janvier 2021, d'autant que Donald Trump est un modèle pour Jair Bolsonaro. Toutefois, les analystes estiment que le président n'a pas suffisamment de soutien du côté de l'armée et des institutions pour envisager un coup en cas de défaite électorale.

Jair Bolsonaro peut se targuer d'une légère reprise économique, ainsi que d'une baisse notable du chômage et de l'inflation. Ses partisans le rejoignent également sur ses valeurs conservatrices, autour de la famille, de la religion et de l'identité nationale.

Seule certitude, ce dimanche 30 octobre mettra fin à plusieurs mois de campagne agités. Si les partisans de Lula accusent Bolsonaro de «pédophilie» et de «cannibalisme», ceux du camp adverse rétorquent que Lula envisagerait de promouvoir «l'idéologie de genre» et de «pactiser avec Satan». Les deux candidats s'affrontent une dernière fois ce vendredi soir, pour le dernier débat télévisé.

Pour rappel, l'institut Datafolha avait largement sous-estimé le score de Bolsonaro peu avant l'élection. Dans son enquête d'opinion du 18 août dernier, il n'obtenait que 32 % des suffrages au premier tour, soit 11 points de moins que son score réel. Une désillusion qui interroge sur la pertinence des instituts de sondage dans le pays.

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