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La France et le Brésil renouent leurs relations diplomatiques après l’ère Bolsonaro

La ministre des Affaires étrangères Catherine Colonna a rencontré le président Lula La ministre des Affaires étrangères Catherine Colonna a rencontré le président Lula. [RICARDO STUCKERT / Reuters]

La ministre française des Affaires étrangères, Catherine Colonna, s’est rendue au Brésil ce mercredi et ce jeudi et y a rencontré le président Lula, avec l’objectif de renouer les relations diplomatiques entre les deux pays, fragilisées durant le mandat de Jair Bolsonaro.

Après plusieurs années de brouille diplomatique, l’heure est au renforcement des relations internationales. En déplacement au Brésil pour deux jours, la ministre des Affaires étrangères Catherine Colonna a rencontré le président Lula, avec pour but «le renforcement des liens et du partenariat entre le Brésil et la France dans la culture, l'économie et la défense».

Une visite qui vise à rompre avec la diplomatie de Jair Bolsonaro. Les relations entre Paris et Brasilia s’étaient envenimées après qu’Emmanuel Macron avait critiqué la gestion des incendies en Amazonie par l’ancien président d’extrême droite en 2019. Ce dernier, ainsi que certains ministres de son gouvernement, avaient alors injurié le président français et son épouse Brigitte Macron. Jair Bolsonaro avait également, la même année, annulé sa rencontre avec le chef de la diplomatie française de l’époque, Jean-Yves Le Drian, préférant se rendre chez son coiffeur.

Lors d’une conférence de presse, le ministre brésilien des Relations extérieures, Mauro Vieira, a affirmé vouloir «tourner la page des dernières années» et «remettre les relations au niveau le plus élevé» entre la France et le Brésil. Cette visite «marque le début d'une relance de ce partenariat politique particulier qui nous lie au Brésil depuis 15 ans (...), auquel nous allons donner une nouvelle ambition», a déclaré elle aussi Mme Colonna.

«Honorée d'être reçue par le Président Lula pour travailler à la nouvelle dynamique de nos relations avec le Brésil, œuvrer au respect du droit international et à un multilatéralisme efficace, protéger la démocratie contre la désinformation et préserver l'environnement», a écrit la ministre française sur Twitter.

Économie et Amazonie

Cette rencontre avec le gouvernement brésilien a donc été l’occasion d’aborder différents thèmes, comme la protection du climat et de l’Amazonie. Un sujet qui pourrait être par ailleurs au cœur d’une future rencontre entre Emmanuel Macron et Lula. En effet, Catherine Colonna a partagé lors de cette visite officielle le désir du président français de se rendre prochainement au Brésil. Mme Colonna et son homologue M. Vieira ont révélé qu’une rencontre pourrait avoir lieu avant l’été à l’occasion d’un Sommet sur l’Amazonie que Brasilia souhaite organiser.

Catherine Colonna a par ailleurs rencontré la ministre brésilienne de l’Environnement, Marina Silva, et a déclaré à l’issue de cette entrevue sur ses réseaux sociaux : «Le réengagement du Brésil et notamment son objectif zéro déforestation en 2030 est une opportunité majeure pour avancer sur la protection de l'Amazonie». Depuis son arrivée au pouvoir le 1er janvier dernier, Lula a déjà engagé des actions pour la forêt amazonienne, notamment en faisant intervenir l’armée pour chasser les orpailleurs illégaux du territoire des indigènes Yanomami, en proie à une crise humanitaire sans précédent.

La ministre française a également pu appuyer la volonté de Paris de voir le Brésil entrer dans l’OCDE. Un dossier qui avait été bloqué sous le mandat de Jair Bolsonaro en raison des atteintes à l’environnement. Le projet d’accord de libre-échange entre le Mercosur (qui regroupe le Brésil, l’Argentine, l’Uruguay et le Paraguay) et l’Union européenne a également été remis sur la table.

Après ses entretiens avec les différents membres du gouvernement brésilien, la cheffe de la diplomatie française se trouve ce jeudi à Sao Paulo, pour y rencontrer son gouverneur, mais également des ressortissants français. La France est notamment le troisième investisseur étranger au Brésil, avec 32 milliards de dollars, et le premier employeur étranger avec 500.000 salariés brésiliens dans 1.100 entreprises françaises.

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