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Brésil : Jair Bolsonaro de retour dans son pays

Jair Bolsonaro a fait son retour au Brésil, ce jeudi 30 mars. [©T. MOLINA/REUTERS]

Trois mois après son départ pour les Etats-Unis, l’ancien président Jair Bolsonaro, impliqué dans plusieurs scandales, est rentré, ce jeudi, au Brésil.

Jair Bolsonaro est rentré à Brasilia, ce jeudi 30 mars, après un séjour de trois mois aux Etats-Unis, décidé à jouer un rôle politique majeur dans le Brésil de Lula, qui l'avait battu de peu à la présidentielle d'octobre. L'ex-président d'extrême droite, objet d'une longue série d'enquêtes, s'expose en rentrant dans son pays à des poursuites judiciaires et à une inéligibilité comme à un éventuel emprisonnement.  

Jair Bolsonaro, chef de l'Etat de 2019 à 2022, doit arriver à Brasilia dans la matinée, à bord d'un vol commercial en provenance d'Orlando, en Floride, a annoncé son Parti libéral (PL). Il avait quitté le Brésil le 30 décembre, avant même la fin de son mandat, boycottant la cérémonie d'investiture de Luiz Inacio Lula da Silva, auquel il aurait dû passer l'écharpe présidentielle, selon le protocole.

Bolsonaro veut défendre les valeurs ultra-conservatrices au Brésil

«Je ne vais aucunement diriger l'opposition, je vais participer à la vie politique de mon parti, en apportant mon expérience», a-t-il dit mercredi soir à la chaîne CNN Brésil à l'aéroport d'Orlando, avant de prendre l'avion. À 68 ans et après une défaite de moins de deux millions de voix qui l'avait plongé dans le mutisme, voire la dépression, Bolsonaro avait déclaré la semaine dernière son intention de «parcourir le pays», et «de faire de la politique» pour défendre les valeurs ultra-conservatrices au Brésil.

Ce retour est accueilli avec nervosité à Brasilia où la Police militaire va veiller en nombre à ce qu'aucun rassemblement n'ait lieu. Elle «se tiendra prête à fermer rapidement l'accès à l'esplanade des Trois-pouvoirs comme à l'aéroport», a déclaré mercredi Sandro Alevar, secrétaire à la Sécurité publique de Brasilia, lors d'une conférence de presse. Mais la journée pourrait être tendue, les supporters de Bolsonaro ayant été appelés sur les réseaux sociaux à l'accueillir nombreux à l'aéroport, même s'il n'est pas prévu qu'il s'adresse à eux.

Sur le plan politique, «Lula va devoir maintenant gouverner avec une opposition organisée, cela pourrait faire une grande différence», avançait pour l'AFP Jairo Nicolau, politiste à la Fondation Getulio Vargas (FGV). Dès son arrivée, Bolsonaro doit se rendre dans les locaux du PL, sous escorte de véhicules de la Police militaire, comme tout ex-président. Il doit y être accueilli par Valdemar Costa Netto, le chef de ce parti sous les couleurs duquel il s'était présenté à la présidentielle, et par des députés, sénateurs, alliés et ex-ministres.

Il rentre en pleine polémique sur des bijoux de luxe

Le retour au Brésil de Bolsonaro intervient alors que le président Lula traverse une séquence jugée mauvaise par les analystes, moins de trois mois après son entrée en fonction. Après avoir contracté une pneumonie, il a dû reporter cette semaine une visite d'Etat en Chine sur laquelle comptaient ses conseillers pour redorer son blason à la suite de diverses polémiques et déclarations intempestives.

Bolsonaro rentre en pleine polémique sur des bijoux de luxe, d'une valeur de plusieurs millions d'euros, reçus d'Arabie saoudite, qu'il aurait fait entrer illégalement au Brésil. Il vient d'en restituer une partie. Mais il est surtout dans le collimateur de la justice pour plusieurs affaires et a perdu son immunité. 

Jair Bolsonaro est notamment sous le coup de cinq enquêtes à la Cour suprême dans des affaires qui pourraient lui valoir des peines de réclusion. La plus récente porte sur son rôle dans les émeutes du 8 janvier contre les lieux du pouvoir à Brasilia, saccagés par des milliers de ses partisans.

Les quatre autres portent sur des délits présumés durant son mandat : désinformation sur le système d'urnes électroniques ou sur le Covid. Jair Bolsonaro est également sous le coup de pas moins de 16 enquêtes au Tribunal supérieur électoral (TSE). Il pourrait être condamné à huit ans d'inéligibilité, ce qui l'empêcherait de se présenter à la présidentielle de 2026.

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