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Réforme de la justice en Israël : Joe Biden met la pression sur Benjamin Netanyahou

Joe Biden et Benjamin Netanyahou participent ce mercredi à la deuxième édition du Sommet pour la Démocratie, organisé à distance par les Etats-Unis. [Jonathan Ernst/Tobby Melville/REUTERS]

Le président américain Joe Biden a mis en garde mardi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou, dont le projet de réforme de la justice – mis sur pause – fait l'objet d'une forte contestation.

Benjamin Netanyahou sous pression. Le Premier ministre israélien est pris en étau entre d'un côté la rue, qui manifeste depuis janvier contre son projet de réforme de la justice, et de l'autre les Etats-Unis, qui s'inquiètent d'une dérive antidémocratique de leur allié au Moyen-Orient.

Joe Biden, qui organise ce mercredi un «Sommet pour la démocratie», a mis en garde les autorités israéliennes mardi. «Ils ne peuvent pas continuer sur cette voie et je pense que je me suis fait comprendre», a-t-il déclaré en marge d'une visite en Caroline du Nord.

La réforme controversée prévoit notamment un changement dans le processus de nomination des juges et introduit une clause «dérogatoire» permettant au Parlement d'annuler à la majorité simple une décision de la Cour suprême. Pour ses détracteurs, elle permettrait aussi au dirigeant israélien d'échapper à ses procès pour corruption.

tensions entre Washington et Jérusalem

Lundi, le gouvernement de Benjamin Netanyahou avait dû mettre sur «pause» le projet de réforme, une décision saluée par Washington. «J'espère qu'ils y renonceront», a ajouté Joe Biden mardi, appelant Israël à trouver une «solution» à la crise politique.

«Israël est un pays souverain dont les décisions découlent de la volonté de son peuple et ne sont pas fondées sur des pressions venues de l'étranger, même quand celles-ci viennent du meilleur de ses amis», a réagi Benjamin Netanyahou dans un communiqué.

Le chef de gouvernement israélien assure toutefois que les tensions actuelles ne remettent pas en cause l'alliance «inébranlable» entre Israël et les Etats-Unis. «Rien ne peut changer cela», a-t-il assuré au Sommet de la Démocratie de Joe Biden, organisé en visioconférence.

la coalition de Netanyahou fragilisée ?

Outre les manifestations et les pressions internationales, Benjamin Netanyahou est confronté aux tensions internes à sa coalition réunissant droite, extrême droite et ultra-religieux. Le ministre de la Sécurité intérieure, Itamar Ben Gvir (extrême droite) avait ainsi menacé de quitter la coalition en cas d'abandon de la réforme.

Le parti de Ben Gvir a annoncé la signature d'un accord entre les deux hommes, accordant au ministre la création d'une «garde nationale» civile sous son autorité, et sur laquelle aucun détail n'a encore été communiqué. «Celui qui a vraiment fait plier Netanyahou et l'a piétiné c'est Itamar Ben Gvir (...), il a obtenu de lui une promesse scandaleuse : la création d'une milice qui sera sous ses ordres», dénonce le journal israélien Haaretz, ancré à gauche.

Des discussions ont débuté mardi entre la coalition au pouvoir et l'opposition pour travailler sur le texte de la réforme, mais les observateurs doutent que les deux parties parviennent à un compromis.

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