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États-Unis : Pourquoi Disney poursuit-il en justice le gouverneur de Floride Ron DeSantis ?

Ron DeSantis, le gouverneur de Floride, est parti en croisade contre le «wokisme» Ron DeSantis, le gouverneur de Floride, est parti en croisade contre le «wokisme». [BRIAN SNYDER / Reuters ]

Disney a porté plainte aux États-Unis, ce mercredi 26 avril, contre le gouverneur de Floride, Ron DeSantis. La raison : les représailles que Disney estime subir pour avoir critiqué la politique ultra-conservatrice du gouverneur républicain.

Le dialogue semble bel et bien rompu entre Disney et le gouverneur de Floride Ron DeSantis. L’entreprise a porté plainte ce mercredi contre le républicain, l’accusant d’avoir orchestré une «vengeance» envers le groupe, alors qu’elle estime avoir simplement fait usage de sa liberté d’expression. 

Origine du conflit

Le conflit qui l'oppose à Ron DeSantis remonte à environ un an. L’année dernière, le gouverneur de Floride avait adopté une loi controversée, interdisant les enseignements sur l’orientation sexuelle ou l’identité de genre à l’école publique, surnommée par ses opposants «Don’t Say Gay» («Ne parlez pas des gays», en français). 

Disney, l’un des plus gros employeurs de l’État de Floride, avait finalement pris position contre cette loi après quelques réticences. Son PDG, Bob Chapek, s’était alors prononcé publiquement contre le texte, et le groupe avait annoncé suspendre ses dons aux organisations politiques de Floride, en soutien à la communauté LGBTQ+. 

Il n’en fallait pas moins pour que le gouverneur Ron DeSantis, qui pourrait briguer l'investiture républicaine pour l'élection présidentielle américaine de 2024, ait Disney en ligne de mire. Depuis la prise de position publique de Bob Chapek, il n’a de cesse de critiquer l’entreprise pour son «wokisme». 

Des «représailles» du gouverneur de floride 

Quelques semaines après les déclarations de Bob Chapek, la Floride a voté une loi, qui doit entrer en vigueur en juin 2023, supprimant le statut favorable dont bénéficie le parc d’attractions Disney World. Ce statut, octroyé au parc dans les années 1960, lui permettait de gérer ses activités en Floride de manière autonome, et de bénéficier de certains services publics comme le ramassage des ordures, tout en lui procurant certains avantages fiscaux. La fin de ce statut spécial a été promulguée en février 2023. 

«Aujourd'hui, le juteux business du royaume enchanté touche enfin à sa fin», avait déclaré Ron DeSantis le jour de la promulgation de la loi. «Disney s'est prononcé contre quelque chose qui ne visait qu'à protéger les jeunes enfants», avait-il ajouté, accusant l’entreprise de vouloir imposer son «idéologie».  

Cette semaine, un comité de surveillance du district, chargé du tourisme dans l’État et nommé par Ron DeSantis, a par ailleurs décidé d’annuler un accord de développement, qui permettait au géant du divertissement d’agrandir son parc à thème à Orlando et de conserver le contrôle des terrains alentours. 

La réponse de Disney 

Face à ce qu'elle estime être des actes de «représailles gouvernementales», l’entreprise a porté plainte ce mercredi contre le gouverneur de Floride. Elle souhaite faire annuler les décisions récentes de Ron DeSantis, qui portent préjudice à sa santé économique. 

«À la demande du gouverneur, le conseil de surveillance de l'État a prétendu "annuler" des contrats de développement notifiés publiquement et dûment acceptés, qui ont jeté les bases de milliards de dollars d'investissement de Disney et de milliers d'emplois», a déclaré l'entreprise dans sa plainte, accusant le gouverneur de prendre des «mesures anti-commerciales et manifestement inconstitutionnelles». 

L’entreprise fondée en 1971 emploie désormais près de 75.000 personnes, et accueille plus de 50 millions de visiteurs chaque année. Dans sa plainte, Disney a ainsi rappelé son «impact incommensurable sur la Floride et son économie, en faisant du centre de la Floride une destination touristique mondiale de premier plan». 

La firme américaine estime ainsi que Ron DeSantis cherche à punir la société pour avoir exercé sa «liberté d’expression». «Cela menace désormais les activités commerciales de Disney, met en péril son avenir économique dans la région et viole ses droits constitutionnels», a déclaré l’entreprise. 

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