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Guerre en Ukraine : la mort du journaliste Arman Soldin suscite une vive émotion

La mort d'Arman Soldin, reporter français tué mardi 9 mai alors qu'il couvrait la guerre en Ukraine, a donné lieu à de nombreuses réactions. Ses collègues, la classe politique et certains responsables étrangers se sont exprimés.

Décrit comme «courageux, créatif et tenace» par ceux qui l'ont connu, Arman Soldin, journaliste, est mort sur le front ukrainien alors qu'il rendait compte du conflit pour l'Agence France presse (AFP). Son décès suscite une vive émotion et les hommages à son égard se multiplient depuis mardi, y compris au-delà des frontières françaises.

Arman Soldin s'était porté volontaire dès le début de la guerre en Ukraine, en février 2022, pour faire partie des premiers envoyés spéciaux de l'AFP. Un comportement peu surprenant pour ce journaliste «débordant d'énergie», selon Christine Buhagiar, directrice Europe de l'Agence. «C'était un vrai reporter de terrain, toujours prêt à partir y compris dans les zones les plus difficiles [...] C'est même ainsi qu'il se définissait lui-même sur les réseaux. D'une dévotion totale à son métier de journaliste», a-t-elle assuré.

Envoyé en Ukraine en tant que coordinateur vidéo, le jeune homme de 32 ans a succombé à une attaque de roquettes russes dans l'Est du pays, près de la ville assiégée de Bakhmout. Le PDG de l'AFP, Fabrice Fries, a immédiatement exprimé la douleur de ses collègues. «L'Agence dans son ensemble est effondrée, a-t-il déclaré. Sa mort est un terrible rappel des risques et dangers auxquels sont confrontés les journalistes au quotidien en couvrant le conflit en Ukraine».

Emmanuel Macron s'est lui aussi exprimé dès l'annonce du décès : «L'un de nos compatriotes, Arman Soldin, a été tué en Ukraine. Avec courage, dès les premières heures du conflit il était au front pour établir les faits. Pour nous informer. Nous partageons la douleur de ses proches et de tous ses confrères.» La Première ministre, Elisabeth Borne, a quant à elle déploré cette «mort tragique» qui «nous rappelle le courage de tous les journalistes qui s'engagent pour nous informer au péril de leur vie».

Mardi soir, à l'Assemblée nationale, les députés de tous les groupes se sont levés pour applaudir en hommage au jeune reporter. Certains députés ont fait part de leur émotion sur les réseaux sociaux, à l'image de Stéphane Séjourné, secrétaire général de Renaissance : «On lit leurs mots, on voit leurs images, on entend leurs voix. Derrière chaque article et chaque reportage, il y a des femmes et des hommes qui risquent leur vie pour nous informer. Arman Soldin était un des leurs», a-t-il écrit sur Twitter.

La maire socialiste de Paris, Anne Hidalgo, s'est dite «très émue par cette terrible nouvelle» et a exprimé «une pensée pour tous les journalistes qui œuvrent sur tous les fronts pour nous informer partout dans le monde».

Mathilde Panot, cheffe de file des députés La France insoumise, a exprimé «tout [son] soutien aux journalistes des pays en guerre qui nous informent partout dans le monde, parfois au péril de leurs vies», tandis que Marine Le Pen, présidente du groupe Rassemblement national, faisait part de son «immense émotion» en apprenant le décès d'Arman Soldin.

Des messages de soutien sont également parvenus de l'étranger, et notamment d'Ukraine. Le ministère ukrainien de la Défense a présenté ses «sincères condoléances» à la famille et aux collègues du journaliste, remerciant ce dernier d'avoir «consacré sa vie à rendre compte de la vérité du monde».

«Le monde a une dette envers Arman Soldin»

Outre-atlantique, le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken a profité d'un discours devant le Freedom House, un centre de réflexion à Washington, pour adresser quelques pensées au journaliste français, se disant «dévasté» par sa mort. La porte-parole de la Maison Blanche, Karine Jean-Pierre, a quant à elle estimé que «le monde a une dette envers Arman Soldin» et envers «les 10 autres reporters et employés de médias qui ont perdu la vie» en couvrant le conflit en Ukraine. «Le journalisme est l'un des fondements d'une société libre», a-t-elle ajouté.

Le Kremlin s'est lui aussi dit «peiné» par la mort d'Arman Soldin, appelant toutefois à ne pas «prendre pour argent comptant» les affirmations ukrainiennes qui désignent les Russes comme les auteurs de la frappe mortelle. «Il nous faut comprendre les circonstances de la mort de ce journaliste», a déclaré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.

Selon un décompte réalisé par Reporters sans frontières (RSF) et le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), ONG basée aux Etats-Unis, Arman Soldin est au moins le onzième reporter, fixer ou chauffeur de journalistes à avoir été tué en Ukraine depuis le début de l'invasion russe, en février 2022. Mardi, le CPJ a appelé «les autorités russes et ukrainiennes à enquêter avec rigueur sur les circonstances» de son décès.

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