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Espagne : Le Premier ministre dissout le Parlement après le triomphe de la droite aux régionales et aux municipales

Pedro Sánchez a annoncé ce lundi avoir informé le roi Felipe de sa décision de «dissoudre le Parlement et de procéder à la convocation d'élections générales». [Borja Puig de la Bellacasa/LA MONCLOA/AFP]

Après la large défaite du parti socialiste aux élections régionales et municipales ce dimanche face à l’opposition de droite, le Premier ministre Pedro Sánchez a annoncé ce lundi 29 mai la dissolution du Parlement avant de convoquer des élections législatives anticipées pour le 23 juillet prochain.

Un coup de poker visant à inverser le rapport de force. Après la large défaite du parti socialiste aux élections régionales et municipales ce dimanche face à l’opposition de droite, le Premier ministre Pedro Sánchez a annoncé ce lundi 29 mai la dissolution du Parlement et convoqué des élections législatives anticipées pour le 23 juillet prochain.

Pedro Sánchez a annoncé ce lundi matin, devant le siège du gouvernement espagnol situé au palais de la Moncloa à Madrid, avoir informé le roi Felipe de sa décision de «dissoudre le Parlement et de procéder à la convocation d'élections générales». Ces dernières se tiendront le dimanche 23 juillet prochain, soit cinq mois avant la date initialement prévue.

«J'ai pris cette décision à la lumière des résultats des élections d'hier. La première conséquence de ces résultats est que de magnifiques présidents de région et maires socialistes (…) ont perdu malgré le fait que nombre d'entre eux aient augmenté leur soutien hier. La deuxième conséquence est que de très nombreuses institutions seront administrées par de nouvelles majorités composées du parti populaire et de Vox», a déclaré le Premier ministre.

«Je pense que nous avons besoin de clarifier ce que veut le peuple espagnol, de clarifier les politiques que le gouvernement national devrait proposer et de clarifier les groupes politiques qui devraient diriger cette phase. Il n'y a qu'une seule méthode infaillible pour résoudre ces doutes, et cette méthode est la démocratie», a conclu Pedro Sánchez lors de son allocution. 

Un triomphe de la droite aux élections locales

Fragilisé par la baisse du pouvoir d'achat des Espagnols, la coalition de gauche au pouvoir, menée par le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE), a subi un large revers lors des municipales et des régionales ce dimanche.

Le Parti populaire (PP) a remporté près de 36,5 % des voix contre environ 29,7 % pour le PSOE, avec plus de 99,9% des votes dépouillés, selon les résultats provisoires publiés par le ministère de l'Intérieur dans la nuit de dimanche à lundi.

Sur les 10 régions gouvernées par les socialistes, directement ou dans le cadre d'une coalition, le Parti Populaire en a gagné six ce dimanche. Il s'est aussi renforcé dans ses deux bastions régionaux de Madrid et de Murcie, tout en récupérant les mairies de Valence ou de Séville.

Grand vainqueur de ces élections, le PP devra néanmoins faire alliance avec le parti d’extrême droite Vox, lui aussi dans une dynamique positive ce dimanche, afin d’obtenir les majorités nécessaires dans certaines régions.

«Il tente le tout pour le tout»

Cette démarche surprenante a pour objectif de remobiliser les électeurs de gauche et surtout de faire douter les partisans modérés du PP sur les alliances avec Vox, dont le parti de droite tentait de s’éloigner ces dernières années.

Cette manœuvre a néanmoins eu pour effet de faire douter les spécialistes, tant sur le fond que sur le forme. «Il tente le tout pour le tout» car «la seule alternative était d'assister à six mois d'hémorragie du gouvernement», a analysé Oriol Bartomeus, politologue à l'Université autonome de Barcelone.

Le choix de la date des prochaines élections législatives  a également interrogé les experts politiques espagnols. «L'Espagne n'a jamais organisé d'élections générales au milieu de l'été, ce qui génère une certaine incertitude quant à l'effet négatif de la date choisie sur le taux de participation», a pointé du doigt Antonio Barroso, analyste au cabinet de conseil politique Teneo.

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