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Guerre en Ukraine : où en est la contre-offensive lancée par Volodymyr Zelensky ?

Volodymyr Zelensky, ici dans la région inondée de Kherson après la destruction du barrage de Kakhovka, a lancé sa contre-offensive. [REUTERS/Stringer]

La contre-offensive annoncée par Kiev semble avoir véritablement commencé, avec la reprise aux Russes de plusieurs villages ukrainiens. Mais l'armée ukrainienne diffuse les informations au compte-goutte, verrouillant strictement sa communication.

Une offensive «difficile» mais qui «progresse». Le président ukrainien Volodymyr Zelensky s'est montré optimiste lundi, après que le gouvernement ukrainien a affirmé avoir repris depuis ce week-end sept villages dans le sud et l'est du pays. 

Il s'agit des premiers gains territoriaux annoncés depuis des mois par l'Ukraine, hormis les quelques centaines de mètres récemment repris en périphérie de Bakhmout. Moscou avait revendiqué la conquête de cette ville dévastée de la région de Donetsk en mai.

«La superficie du territoire repassé sous notre contrôle s'élève à 90 kilomètres carrés», a précisé la vice-ministre de la Défense, Hanna Malyar, sur Telegram.

Zelensky vante «de bons résultats»

«Les pertes ennemies sont exactement au niveau dont nous avons besoin», s'est félicité Volodymyr Zelensky. «La météo n'est pas favorable - la pluie rend notre tâche plus difficile - mais la force de nos soldats donne de bons résultats», a-t-il ajouté, en saluant le retour du drapeau ukrainien dans des «territoires nouvellement libérés».

Côté russe, les autorités assurent avoir repoussé les attaques ukrainiennes dans la région de Donetsk, près de Velyka Novosilka ainsi que près du village de Levadne, proche de Zaporijja. Le ministère russe de la Défense a également affirmé sur Telegram avoir capturé pour la première fois sur le front en Ukraine des chars de fabrication allemande Leopard et des blindés de fabrication américaine Bradley, fournis à Kiev par les Occidentaux.

La semaine dernière, Vladimir Poutine avait quant à lui assuré que la grande offensive ukrainienne attendue depuis des mois avait «commencé» mais que les forces de Kiev n'étaient «pas parvenues à atteindre leurs objectifs» après plusieurs jours de féroces combats.

la contre-offensive en action

Si la contre-offensive annoncée de longue date par Kiev semble avoir enfin commencé, l'ampleur de celle-ci est difficile à vérifier. Volodymyr Zelensky n'a évoqué que des «actions de contre-offensive», sans donner plus de détails.

Selon les analystes militaires, l'Ukraine n'a pas encore lancé le gros de ses forces et teste actuellement encore le front avec des attaques ciblées pour en déterminer les points faibles. Actuellement, les opérations semblent se concentrer sur trois axes principaux : Bakhmout à l'Est, dans la zone de Voulegdar (Sud-Est) et dans celle de Orikhiv (Sud). Dans ces zones du sud, l'armée ukrainienne pourrait chercher à couper les lignes logistiques russes allant du nord au sud le long de la mer d'Azov, et isoler le sud et la Crimée.

une offensive à bas bruit

Après avoir multiplié les opérations de communication pour obtenir des Occidentaux du matériel militaire pour sa contre-offensive, Kiev opte désormais pour une stratégie de la discrétion. Les autorités ne diffusent les informations sur le front qu'au compte-goutte, entretenant le flou sur leur véritable stratégie.

Dans un entretien au Figaro, Hanna Malyar avait tenu à rappeler que la contre-offensive ne pourra pas être suivie en temps réel par les journalistes. «Les choses ne se passeront pas comme on le dit sur les réseaux sociaux : l’idée que, attention à 10 heures précises, commencera la contre-offensive ne correspond pas à la réalité», avait-t-elle expliqué.

«La guerre de l'information va connaître un paroxysme qui me fait me méfier de toute information triomphaliste d'un camp comme de l'autre», prévient dans un post le colonel Peer de Jong, analyste militaire.

Il faudra donc attendre encore pour juger de la réussite de l'opération ukrainienne. Celle-ci devrait durer «plusieurs semaines, voire mois», a déclaré lundi  Emmanuel Macron, en souhaitant qu'elle soit «la plus victorieuse possible pour pouvoir ensuite déclencher une phase de négociation dans de bonnes conditions».

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