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Rébellion en Russie : la Russie ouvre une enquête contre le patron de Wagner pour «appel à la mutinerie»

Le chef de Wagner a promis de «répondre» aux frappes russes contre son camp. [Yulia Morozova / REUTERS]

La Russie a ouvert ce vendredi une enquête contre le chef du groupe paramilitaire russe Wagner pour «appel à la mutinerie armée». Peu avant, Evguéni Prigojine avait accusé l'armée russe de frappes meurtrières contre son camp.

Le torchon brûle entre le groupe russe Wagner et les autorités russes. Le patron du groupe paramilitaire, Evguéni Prigojine, a accusé l'armée russe d'avoir mené des frappes meurtrières sur ses combattants sur le front ukrainien, appelant au soulèvement contre le commandement militaire. Une sortie qui lui vaut d'être visé par une enquête du FSB pour «appel à la mutinerie armée». 

«Les allégations diffusées au nom d'Evguéni Prigojine n'ont aucun fondement. En lien avec celles-ci, le FSB (services de sécurité russes) a ouvert une enquête pour appel à la mutinerie armée», a indiqué le Comité national antiterroriste de Russie, dans un communiqué cité par les agences de presse russes.

Vladimir Poutine informé

De son côté, le président russe Vladimir Poutine «est informé de tous les évènements autour d'(Evguéni) Prigojine. Les mesures nécessaires sont en train d'être prises», a indiqué le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, cité par l'agence TASS.

Au préalable, le patron de Wagner avait affirmé que des frappes russes avaient fait un «très grand nombre de victimes» dans les rangs de son groupe. «Ils ont mené des frappes, des frappes de missiles, sur nos camps à l'arrière. Un très grand nombre de nos combattants ont été tués», a précisé Evguéni Prigojine dans un message audio. Il a promis de «répondre» à ces attaques ordonnées, selon lui, par le ministre russe de la Défense, soulignant qu'il ne plaidait pas pour un «coup d'Etat militaire» mais qu'il voulait une «marche pour la justice».

Ces accusations «sur de supposées 'frappes du ministère russe de la Défense sur des bases arrières du groupe paramilitaire Wagner' ne correspondent pas à la réalité et sont une provocation», a rétorqué le ministère russe de la Défense dans un communiqué.

Ce nouvel échange spectaculaire entre les deux entités au coeur de l'offensive de la Russie en Ukraine expose à nouveau les profondes tensions au sein des forces russes liées au conflit ukrainien.

«Le comité des commandements du groupe Wagner a décidé que ceux qui ont la responsabilité militaire du pays doivent être stoppés», a aussi dit le patron de Wagner dans un message audio, en appelant à ne pas opposer de «résistance» à ses troupes et en assurant que le ministre de Défense, Sergueï Choïgou, serait «stoppé». Il a enfoncé le clou en affirmant disposer de «25.000» combattants et appelant les Russes à les «rejoindre».

«Nous sommes 25.000 et nous allons déterminer pourquoi le chaos règne dans le pays (...) Nos réserves stratégiques, ce sont toute l'armée et tout le pays», a déclaré Evguéni Prigojine dans un message audio, appelant à «mettre fin au désordre». 

«Il n'y a pas de succès militaires» de Moscou

L'armée russe recule dans plusieurs secteurs du sud et l'est de l'Ukraine, avait indiqué au préalable vendredi le patron de Wagner, contredisant les affirmations du Kremlin selon qui la contre-offensive de Kiev est un échec. «L'armée (russe) se retire dans les zones de Zaporijjia et de Kherson (sud), les forces armées ukrainiennes poussent», a déclaré Evguéni Prigojine dans un entretien vidéo publié sur Telegram par son service de presse. «La même chose se passe à Bakhmout, l'ennemi pénétrera de plus en plus profondément dans notre défense», a ajouté l'homme d'affaires, en référence à une ville de l'est que les Russes affirment avoir capturée mais où les Ukrainiens disent avoir progressé sur les flancs ces dernières semaines.

«Il n'y a aucun contrôle, il n'y a pas de succès militaires» de Moscou, a encore cinglé Evguéni Prigojine, affirmant que les militaires russes «se lavent avec leur sang», une manière d'affirmer qu'ils subissent de lourdes pertes.

Invérifiables de source indépendante, les propos du patron de Wagner contredisent en tout cas ceux de Vladimir Poutine et de Sergueï Choïgou, selon qui l'armée russe «repousse» tous les assauts ukrainiens. 

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