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Putsch au Niger : qu’est-ce que le mouvement M62 qui mène la fronde anti-française ?

Le mouvement rassemble différentes organisations et se revendique comme anti-impérialiste et anti-français. [AFP ]

Parmi les premiers soutiens au coup d’État militaire qui a renversé le président élu nigérien, le groupe M62 s’est imposé comme le leader d’une lutte anti-française assumée.

«Restaurer la dignité du peuple nigérien». Constitué il y a près d’un an, le groupe M62 s’est investi d’une mission, celle de garantir la sauvegarde de la souveraineté nigérienne. Le nom de la formation n’a d’ailleurs pas été choisi au hasard. L’appellation M62 provient de sa date de fondation, le 3 août 2022, à tout juste 62 ans de l’indépendance du Niger.

A l’issue du coup d’État militaire contre le président nigérien Mohamed Bazoum le 26 juillet dernier, c’est lui qui a rapidement appelé la population à manifester en soutien des militaires putschistes. En outre, il a initié le rassemblement devant l’ambassade de France à Niamey, la capitale du Niger.

D’après Rahmane Idrissa, chercheur en sciences politique, le mouvement M62 rassemble différentes organisations de la société civile et se revendique comme anti-impérialiste et anti-français. En effet, dans un communiqué posté sur les réseaux sociaux, la coalition a clairement exigé «le départ immédiat et sans condition des forces militaires françaises du territoire nigérien» et les a mis en «garde contre toute ingérence dans les affaires internes» du Niger.

Une opposition socio-économique

L’hostilité du M62 envers les forces armées françaises ne date pas d’aujourd’hui. Une de ses premières protestations en 2022 a été l’organisation d’un rassemblement contre l’Opération Barkhane, menée dans la région par l’armée française contre les groupes armés jihadistes. Des slogans tels que «l’armée coloniale Barkhane doit partir» ou encore «à bas la France», retentissaient lors de cette manifestation.

Mais le «M62 nourrit l'espoir que ce coup de force sera l'ultime opportunité de réparer les dérives du régime déchu» a déclaré, son secrétaire général Mahaman Sanoussi, au lendemain du coup d’État de la prise de pouvoir du général Abdourahamane Tiani.

Le groupe a en premier lieu été fondé pour dénoncer les problèmes sociaux, économiques et sécuritaires du Niger. C’est en ce sens qu’il s’est insurgé contre l’augmentation du prix du gasoil et le coût de la vie au Niger. «C'est d'abord un mouvement d'opposition qui critique la situation socio-économique, la mauvaise gouvernance et les affaires de corruption du pouvoir», a ainsi précisé Rahmane Idrissa dans les colonnes de l’Express.

S’il se décrit comme un mouvement pacifique garant de la souveraineté nationale, il a par ailleurs essuyé quelques déconvenues. En janvier dernier, le coordinateur du mouvement Abdoulaye Souley a été placé en détention préventive pour «complicité d’incendie volontaire» sur un site d’orpaillage, en lien avec une attaque terroriste.

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