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Marc Jacobs, le créateur qui a réinventé Vuitton

Le directeur artistique américain Marc Jacobs salue le public à la fin du défilé Louis Vuitton lors de la semaine de la mode à Paris, le 2 octobre 2013 [Joel Saget / AFP] Le directeur artistique américain Marc Jacobs salue le public à la fin du défilé Louis Vuitton lors de la semaine de la mode à Paris, le 2 octobre 2013 [Joel Saget / AFP]

Malgré son image de star iconoclaste de la mode, l'Américain Marc Jacobs, beau brun de 50 ans, a su mener tambour battant une carrière chez Vuitton et sous sa propre marque, de quoi lui permettre aujourd'hui d'espérer entrer en bourse.

Cheveux courts, barbe de trois jours et physique musclé, le designer hante les pages people des magazines du monde entier, une célébrité conquise après seize ans passés à la direction artistique de Vuitton.

Sa longévité auprès de la première marque de luxe au monde, poule aux oeufs d'or du géant du luxe LVMH, restera exceptionnelle dans l'univers de la mode.

Né en 1963 au sein d'une famille aisée de New York, où il étudie à la prestigieuse Parsons School, Marc Jacobs est devenu très jeune une légende.

Sa collection de fin d'études composée de pulls extra-large tricotés main avec des "smileys" aux couleurs pop séduit le financier Robert Duffy. Il lancera la marque Marc Jacobs avec le créateur et reste aujourd'hui son partenaire en affaires et son confident.

Elevé, après le décès de son père, par sa grand-mère qui lui a donné le goût de la mode, Marc Jacobs signe en 1986 sa première collection sous son nom. L'année suivante, il est désigné "nouveau talent de l'année" par le très influent Council of fashion designers of America (CFDA).

Il travaille brièvement avec la marque Perry Ellis, pour laquelle il crée en 1989 une collection inspirée d'un mouvement émergent, le "grunge". Elle fait scandale et lui vaut son licenciement.

Un coup médiatique qui le rend définitivement célèbre. Les rédactrices de mode s'arrachent ce créateur prometteur. En 1992, le CFDA lui attribue même le prix du styliste pour femmes de l'année.

Malgré cette ascension fulgurante, on le décrit souvent dans son entourage comme fragile, manquant parfois de confiance en lui.

 

Funk, trash et chic

 

En 1994, Marc Jacobs présente une collection énergique qu'il décrit comme "un peu funk, un peu trash et un peu chic", résumant assez bien son style de l'époque. Il impose aussi son goût de ce qui ne s'appelle pas encore le "vintage", incluant des pièces inusables dans des tenues au look décontracté.

Le Pdg de LVMH Bernard Arnault (d), ici à Paris le 2 octobre 2006 en compagnie du directeur artistique Marc Jacobs, qu'il a recruté en 1997 pour lancer dans le prêt-à-porter le célèbre malletier-maroquinier [Bertrand Guay / AFP/Archives]
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Le Pdg de LVMH Bernard Arnault (d), ici à Paris le 2 octobre 2006 en compagnie du directeur artistique Marc Jacobs, qu'il a recruté en 1997 pour lancer dans le prêt-à-porter le célèbre malletier-maroquinier
 

Repéré par Bernard Arnault, PDG de LVMH, il arrive chez Vuitton en 1997. Sa mission: lancer dans le prêt-à-porter le célèbre malletier-maroquinier, fondé presqu'un siècle et demi plus tôt.

Pour le premier défilé féminin, en mars 1998, les mannequins se présentent à la stupéfaction générale sans le moindre sac. Très vite, il donne un sérieux coup de jeune à la marque. Souvent entouré de grands noms du monde de l'art, notamment Richard Prince ou Takashi Murakami, il réinterprète le célèbre monogramme. Les sacs s'arrachent dans le monde entier.

Dans le prêt-à-porter, les collections se suivent et ne se ressemblent pas, tout en restant luxueuses. En septembre 2012, il présente des silhouettes tout en damier, l'une des toiles les plus connues et anciennes de Louis Vuitton, qu'il colore en jaune citron et vert mousse. La saison suivante, la collection est rétro-chic, tout en soie, satin et plumes, avec beaucoup de gris.

Sa propre marque, qui défile à New York, fait également un tabac. En 2001, il a créé une deuxième ligne, "Marc by Marc Jacobs", suivie de collections pour enfants, de lunettes et même un parfum, Daisy, en 2007.

Il a lancé récemment une ligne cosmétique distribuée dans les magasins Sephora, propriété de LVMH.

Le rythme infernal de l'enchaînement des collections aura des effets sur sa vie personnelle : après une première cure de désintoxication en 2000, il recommence à consommer drogue et alcool, et doit subir une deuxième cure en mars 2007, au lendemain d'un défilé Vuitton à Paris.

C'est désormais à un projet d'introduction en Bourse de la marque Marc Jacobs qu'il entend se consacrer. Il n'en aura pour autant pas fini avec LVMH : la marque est détenue en partie par le groupe de luxe, aux côtés du styliste américain et de son associé Robert Duffy.

 

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