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Mickaël Wamen, un ouvrier pour succéder à Maxime Gremetz

Le candidat communiste Mickaël Wamen pose devant son affiche de campagne à Amiens, le 5 juin 2012[AFP]

Consacré "fils spirituel" par le député sortant Maxime Gremetz, Mickaël Wamen, plus connu pour son combat de syndicaliste à l'usine Goodyear d'Amiens, s'est lancé dans la course aux législatives dans la 1ère circonscription de la Somme, historiquement communiste, pour succéder à son mentor.

Il a troqué le tee-shirt contre une chemise blanche, mais ne conçoit pas d'autres compromis dans sa campagne. Tous les matins à 7h30, il travaille à l'usine Goodyear d'Amiens-Nord, où il est toujours ouvrier. C'est dans son combat contre le plan social du groupe américain qu'il s'est fait un nom dans le monde syndicaliste.

C'est là aussi que Maxime Gremetz le repère. "Moi j'étais à Valéo, lui en face. Je l'ai vu grandir, se développer", explique le député démissionnaire haut en couleurs, qui n'hésite pas à qualifier Mickaël Wamen de "fils spirituel".

Le tout juste quarantenaire, depuis le mois d'avril, est né à Amiens de parents originaires d'Abbeville. Il a grandi à Flixecourt. Trois villes qui se trouvent dans le giron de la première circonscription de la Somme.

A quelques jours du premier tour des élections, il peut revendiquer d'avoir fait plier la direction de Goodyear, qui a renoncé au bout de cinq ans de bras de fer avec les salariés, à tout licenciement contraint, au profit d'un plan de départ volontaire.

Même s'il ne veut pas être un "candidat syndicaliste" mais bien un "candidat politique", il ne peut oblitérer son combat au sein du fabricant de pneus.

"Mon engagement politique c'est le prolongement de l'action qu'on a menée chez Goodyear. Je me suis dit que ce combat était beau, mais qu'il n'aurait aucun sens s'il s'arrêtait aux portes de l'usine", explique Mickaël Wamen.

Dans un premier temps, il était annoncé comme suppléant de Fiodor Rilov, avocat des Goodyear, mais qui s'est retiré faute d'avoir reçu à temps sa naturalisation française.

Sa double casquette prête le flanc aux critiques, en particulier à gauche, puisqu'il se revendique comme candidat "communiste" mais n'appartient pas au PCF: il porte officiellement l'étiquette divers gauche.

"Pendant des années il a dit qu'il ne fallait pas mélanger politique et syndicat. Les élections législatives, ce n'est pas élire un délégué syndical, si bon qu'il soit par ailleurs", note Jean-Claude Renaux, candidat PCF pour le Front de gauche, qui avait obtenu en 2007 deux fois moins de voix que M. Gremetz.

Pour lui, "c'est le dernier soubresaut de Maxime Gremetz qui règle ses comptes". En 2007, en congé du PCF, Maxime Gremetz avait été élu avec plus de 59% des voix au second tour. Mais il avait fini par claquer il y a un an la porte de l'Assemblée nationale, à la suite d'un dernier coup de sang.

Mickaël Wamen revendique un vrai programme, avec en mesure phare la tenue d'une promesse faite par François Hollande, pas encore président, lors d'une visite à Goodyear au mois d'octobre. Il s'était alors engagé à faire voter une loi pour interdire les licenciements boursiers.

"Mais il n'y a pas que ça. Il y a aussi un problème de formation chez les jeunes, on est dans une circonscription énormément touchée par le chômage. Le manque de perspective d'avenir, tout cela crée d'autres problèmes: logement, statut social des gens. Il y a énormément de choses à faire", affirme le candidat du groupe de dissidents communistes locaux "Colère et Espoir".

Dans une circonscription de gauche, où la candidate socialiste Pascale Boistard a été parachutée au dernier moment, Mickaël Wamen croit en ses chances tout en soulignant sa "plus grosse crainte" du candidat FN Yvon Flahaut.

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