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Une autre manifestation contre le mariage gay

Manifestation contre le mariage homosexuel, le 18 novembre 2012 à Paris [Thomas Samson / AFP] Manifestation contre le mariage homosexuel, le 18 novembre 2012 à Paris [Thomas Samson / AFP]

Manifestants en soutane ou brandissant des croix chrétiennes: la mobilisation contre le mariage homosexuel s'est poursuivie avec un nouveau rassemblement qui a drainé dimanche des milliers de personnes à à l'appel de l'institut Civitas, proche des catholiques intégristes.

Elle intervient au lendemain d'un premier mouvement d'une ampleur rare qui a réuni plus de 100.000 personnes contre ce projet. La ministre des Affaires sociales, Marisol Touraine, a dit "respecter l'inquiétude" des manifestants tout en affirmant que que le gouvernement "ne renoncerait pas" à son projet de loi.

Lors de la manifestation dimanche, des militantes du mouvement féministe ukrainien Femen, arrivées habillées en nonnes, et des journalistes, parmi lesquels Caroline Fourest, ont été pris à partie et certains "roués de coups" par "une trentaine" d'agresseurs.

Une trentaine de cars de province sont venus grossir les rangs du cortège, qui a défilé aux cris de "oui à la famille, non à l'homofolie". Un mot d'ordre qui constitue un "dérapage", a prévenu sur France 3 la porte-parole du gouvernement Najat Vallaud-Belkacem.

Les protestataires s'étaient rassemblés peu avant 14H30 devant le ministère de la Famille, dans le VIIe arrondissement, avant de se diriger vers l'Assemblée nationale, derrière une large banderole sur laquelle était écrit "Un papa, une maman, pour tous les enfants".

Des militantes du mouvement féministe ukrainien Femen évacuées par la sécurité, le 18 novembre 2012 à Paris [Kenzo Tribouillard / AFP]
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Des militantes du mouvement féministe ukrainien Femen évacuées par la sécurité, le 18 novembre 2012 à Paris
 

Parmi les manifestants figuraient de nombreux jeunes gens, certains en soutane, mais aussi des retraités et des familles, brandissant pour certains des drapeaux bleu-blanc-rouge, des croix chrétiennes ou des banderoles siglées de fleurs de lys.

"Notre objectif, c'est de mener une véritable bataille pour la sauvegarde de la famille et de l'enfant", a déclaré à un petit groupe de journalistes Alain Escada, responsable de Civitas, forçant la voix pour recouvrir le son des hauts-parleurs, diffusant à plein volume des morceaux de musique classique.

"boîte de Pandore"

L'institut Civitas, qui souhaite "rechristianiser la France des clochers et des cathédrales", revendique 1.200 adhérents et un réseau de sympathisants d'environ 100.000 personnes.

"Le mariage homosexuel, c'est la boîte de Pandore qui va permettre que d'autres revendiquent le mariage polygame ou le mariage incestueux", a ajouté Alain Escada, assurant vouloir "libérer la parole des Français".

Bertrand de la Buharaye, un retraité venant de Dinan (Côtes d'Armor) à bord d'un bus affrété par Civitas s'inquiétait: "un enfant ne peut pas s'épanouir normalement s'il n'a pas un père et une mère; c'est contre nature".

Une dame d'origine polonaise de 60 ans qui a requis l'anonymat, se présentant comme "docteur en sciences", tenait à la main une statuette de la Vierge Marie: "la femme a été créée pour mettre les enfants au monde, ça ne peut pas être autrement".

Marisol Touraine, lors de la session des questions au gouvernement, le 14 novembre 2012 à l'Assemblée nationale [Francois Guillot / AFP/Archives]
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Marisol Touraine, lors de la session des questions au gouvernement, le 14 novembre 2012 à l'Assemblée nationale
 

Cette manifestation contre l'ouverture du mariage et de l'adoption aux couples homosexuels fait suite aux défilés de samedi dans plusieurs villes de France, auxquels ont participé près de 100.000 personnes à l'appel du collectif "La Manif pour tous".

Ce dernier se dit apolitique et non confessionnel, et a tenu à se démarquer du rassemblement de dimanche.

Interrogé par l'AFP sur la mobilisation, rare par son importance, la sociologue Irène Théry a jugé qu'il ne fallait pas "surestimer l'ampleur des manifestations de samedi, qui se sont présentées comme spontanées mais qui sont orchestrées en sous-main par la droite et les Eglises".

"Ce qui a pu déstabiliser, ce sont les consignes d'applaudir les homosexuels qui s'embrassaient. Mais derrière la volonté de ne pas apparaître ringarde, cette manifestation était totalement conservatrice, en défendant le modèle traditionnel de la famille", a-t-elle ajouté.

Pour son confrère François de Singly, "c'est un débat autour duquel les opinions contre sont plus facilement mobilisables que les pour, d'autant plus qu'on a laissé du temps à la mobilisation".

Les partisans du mariage pour tous battront à leur tour le pavé le 16 décembre, à l'appel de l'association Inter-LGBT (lesbienne, gay, bi et trans).

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