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Les députés ont adopté le budget 2013

Le ministre du Budget, Jérôme Cahuzac, le 20 novembre 2012 à l'Assemblée nationale [Eric Feferberg / AFP] Le ministre du Budget, Jérôme Cahuzac, le 20 novembre 2012 à l'Assemblée nationale [Eric Feferberg / AFP]

L'Assemblée nationale a voté largement mardi en première lecture le 2013, qui prévoit 20 milliards de hausses d'impôt et 10 milliards d'efforts dans les dépenses, au lendemain de la perte du triple A que le gouvernement comptait sauvegarder notamment grâce à ce texte.

Le projet de loi de Finances 2013, qui va faire l'objet d'un débat difficile au Sénat à partir de jeudi, a été adopté par 317 voix contre 217.

Les députés du Front de Gauche, qui avaient voté contre le budget de la sécurité sociale, se sont abstenus. André Chassaigne, président des députés FG, a déploré des efforts insuffisants et des "reculs dommageables" comme dans l'affaire des autoproclamés entrepreneurs pigeons.

Avant même l'examen du projet de loi à l'Assemblée, ces entrepreneurs avaient obtenu des concessions du gouvernement pour atténuer la mesure consistant à aligner la fiscalité du capital sur celle du travail, une des mesures phares du texte.

Pour le PS, Pierre-Alain Muet a répété que ce budget était mu par la "justice", le "courage" et l'"efficacité économique" et qu'il emprunte "une voie étroite" pour réduire le déficit et la dette "en préservant les deux moteurs de la reprise (emploi et consommation)", qui sera "prolongée par le pacte de compétitivité".

Allié à la langue déliée, le chef de file des députés radicaux, Roger-Gérard Schwarzenberg, a critiqué notamment "le double coup d'accordéon" du gouvernement avec les 10 milliards d'euros d'efforts demandés aux entreprises, qui vont ensuite bénéficier d'un crédit d'impôt de 20 milliards dans le cadre du pacte de compétitivité.

Il a joué les Cassandre en évoquant "une loi de Finances rectificative en janvier ou février pour modifier ce budget" au caractère "éphémère", en faveur duquel son groupe a cependant voté.

Les écologistes, qui ont aussi voté pour, ont pour leur part regretté que le texte n'aille pas assez loin en matière de fiscalité écologique.

L'opposition ne s'est pas privée de mettre en lumière la dégradation de la note de la France. L'agence Moody's a en effet privé lundi soir la France de son "triple A", l'assortissant d'une perspective négative, un peu plus de dix mois après la dégradation opérée par Standard and Poor's.

Ainsi Hervé Mariton (UMP) a considéré que la perspective négative était "la critique même du programme de compétitivité", et non une critique de la gestion du passé comme l'affirme le gouvernement. Au total, ce budget est un projet "dangereux" pour les ménages, les entreprises et l'Etat mais aussi un "effort d'économies insuffisant".

Epinglant une prévision de croissance de 0,8% pour 2013 qui n'est "plus crédible", le centriste Charles de Courson (UDI) a dénoncé un texte "déséquilibré et dangereux" qui ne "répond pas aux priorités: la compétitivité des entreprises, l'emploi, le pouvoir d'achat" et a critiqué "une politique incohérente qu'a sanctionnée Moody's".

La taxe à 75% pour les revenus supérieurs à un million d'euros, promesse de campagne du candidat François Hollande, n'est qu'un "pseudo impôt sur les riches".

Au Sénat, le débat s'annonce plus rude en raison de l'hostilité croissante des sénateurs communistes dans un Sénat où la majorité ne dispose que de six voix d'avance.

En commission, sénateurs centristes et communistes se sont abstenus, avec le souci affiché de pouvoir débattre du texte dans l'hémicycle. Mais, si l'UMP et centristes votent contre la partie recettes, une abstention des communistes peut suffire à retoquer le texte.

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