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Marine Le Pen poursuit Mediapart en diffamation

Marine Le Pen, le 10 juillet 2013 à Nanterre [Kenzo Tribouillard / AFP/Archives] Marine Le Pen, le 10 juillet 2013 à Nanterre [Kenzo Tribouillard / AFP/Archives]

Marine Le Pen a annoncé jeudi son intention de poursuivre en diffamation le site d'information Mediapart qui l'accuse de "conflit d'intérêts" pour avoir utilisé son enveloppe d'eurodéputée pour salarier Louis Aliot et Florian Philippot en contrevenant au règlement du Parlement européen.

"A la suite des accusations diffamatoires portées par Mediapart à l'encontre de Marine Le Pen, celle-ci engage un procédure en diffamation", écrit dans un communiqué la présidente du Front national, en affirmant "qu'aucune situation de conflit d'intérêts n'existe dans les contrats la liant à ses assistants parlementaires".

Selon Mediapart, Mme Le Pen salarie depuis l'été 2011 M. Aliot, vice-président du parti, qui est également son compagnon, en lui versant plus de 5.000 euros brut par mois pour un temps partiel de 19,25 heures par semaine.

Or, précise le site, "l'article 43 d'un règlement du Parlement européen entré en vigueur en juillet 2009 stipule que l'enveloppe mise à disposition par le Parlement pour chaque député ne peut pas financer les contrats permettant l'emploi ou l'utilisation des services de conjoints des députés ou de leurs partenaires stables non matrimoniaux". Invitée à s'expliquer Mme Le Pen s'est défendue dans un courrier, refusant de considérer que sa relation avec M. Aliot contrevient à ce règlement.

"Je ne suis ni mariée à Louis Aliot, ni liée avec lui par un PACS, une déclaration fiscale commune ni par un quelconque statut reconnu par l’État français", précise la responsable frontiste dans ce courrier cité par Mediapart, M. Aliot plaidant lui aussi le caractère juridiquement informel de leur relation.

Selon le site d'information, les services du Parlement se sont également interrogés sur la situation de l'autre vice-président du FN et bras droit de Mme Le Pen, M. Philippot, qui a été également rémunéré jusqu'au 30 juin 2012 sur l'enveloppe "assistant parlementaire".

Ils ont notamment rappelé que ces fonds ne pouvaient servir à financer une campagne électorale en soulignant que MM. Aliot et Philippot ont été les directeurs de campagne présidentielle de Mme Le Pen et les porte-parole du FN aux législatives.

Mme Le Pen a expliqué dans sa réponse que la durée modeste de leurs contrats leur permettait de concilier deux activités professionnelles, indique Mediapart.

En outre, selon le site, les services financiers du Parlement ont finalement choisi de classer l'affaire "jugeant que la présidente du FN profitait d'un certain flou juridique sur la qualité des assistants locaux".

Mme Le Pen estime dans son communiqué que "si le Parlement s'est interrogé par courrier il y a plus d'un an, les réponses apportée à ses interrogations en septembre 2012 l'ont pleinement rassuré sur l'absence totale de conflit d'intérêt".

"Le Parlement n'a d'ailleurs pas donné suite après les informations fournies", souligne l'eurodéputée pour qui "les accusations de Mediapart sont évidemment calomnieuses".

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