Alors que les impôts sont en hausse et que le gouvernement projette de relever la TVA et de refiscaliser les heures supplémentaires, la députée UMP des Yvelines Valérie Pécresse vient de publier Voulez-vous vraiment sortir de la crise ? (éd. Albin Michel).
L’ex-ministre du Budget y propose notamment de stabiliser les impôts et d’assouplir l’organisation du travail. Des réformes permettant d'économiser 70 milliards d'euros qui, selon elle, n’avaient pas pu être faites pendant que la droite était au pouvoir.
Quelles sont vos propositions pour relancer l’économie ?
Il faut d’abord en finir avec l’instabilité fiscale, car la hausse des impôts par le gouvernement asphyxie la croissance. Je propose qu’on ne modifie pas un impôt plus d’une fois tous les cinq ans, et que les changements ne soient jamais rétroactifs. Cette règle d’or redonnera confiance aux ménages et aux entreprises pour investir et consommer.
Y a-t-il d’autres dossiers prioritaires sur lesquels se pencher ?
Je pense qu’il faut assouplir les règles d’organisation au sein des entreprises et laisser la place à la négociation sur le temps de travail et les salaires. Les règles actuelles, y compris les 35 heures, sont trop rigides. Par ailleurs, je veux mettre fin à l’ultra-précarité des stagiaires en leur donnant un contrat emploi-formtaion assorti de droits sociaux, comme les congés maladie et la retraite. Et puis, il faudrait réformer le baccalauréat, ce qui entraînerait une réforme de l’Education. L’idée serait de limiter le nombre d’épreuves à six pour éviter aux élèves de s’éparpiller et de faire des économies, qui seraient redistribuées pour l’école primaire et le collège.
Votre livre fait aussi un bilan du mandat de Nicolas Sarkozy...
Je veux analyser pourquoi nous n’avons pas fait ou mal fait certaines réformes, comme celles de la TVA sociale et du lycée. C’est un inventaire utile pour comprendre les blocages de la société et les surmonter.
Avez-vous été convaincue par le discours de François Hollande sur la fiscalité ?
Absolument pas. Il vient de comprendre le ras-le-bol mais ça ne l'empêche pas d'augmenter les impôts de 12 milliards d'euros en 2014 pour les ménages. Le gouvernement n'a pas trouvé la touche 'pause' dont il nous parle tant. Il a créé en revanche un climat qui n'est pas propice à la relance de l'activité.
Les propos de François Fillon sur le FN divisent l’UMP. Votre avis ?
François Fillon m’a assuré qu’il n’y aurait jamais d’alliance avec le Front national. Mon livre veut convaincre les Français que la droite a des solutions crédibles contre la crise, ce qui n’est pas le cas du FN.
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