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Le FN cible les "subventions aux associations communautaristes"

Marine Le Pen à Bordeaux le 1er février 2014 [Nicolas Tucat / AFP/Archives] Marine Le Pen à Bordeaux le 1er février 2014 [Nicolas Tucat / AFP/Archives]

Marine Le Pen le proclame: avec l'accès du FN à la gestion municipale, c'en serait fini des "subventions aux associations communautaristes". Mais les candidats interrogés ont du mal à citer des cas, et leur poids dans les budgets apparaît de toute façon minime.

Lançant sa campagne pour les municipales, mi-novembre 2013, la patronne du FN avait promis de "cesser la politique de subventionnement du communautarisme et des associations communautaristes qui divisent les Français et coûtent cher au budget de nos communes".

Depuis, elle a fait de la lutte contre ces "gaspillages inouïs" l'une des trois priorités de ses éventuels futurs maires, à côté de la lutte contre l'insécurité et la "folie fiscale".

A Lille, Eric Dillies n'a pas d'exemple à citer. Mais c'est "évident" qu'il y en a: "Je les vois tout simplement parce que le voile intégral se multiplie." Non-élu au conseil municipal, il ne peut toutefois pas "donner les détails. Je ne peux que vous relater une ambiance et ce que les gens me disent".

A Carpentras, Hervé de Lépinau évoque le "besoin de vérifier des rumeurs" au sujet d'une association ayant reçu 650.000 euros. "On a pu me dire que cette association pouvait financer des cours d'arabe. Si c'est destiné à des jeunes Maghrébins qui maîtrisent mal l'arabe, on peut basculer dans une dimension communautaire".

Jean-Marc de Lacoste-Lareymondie, candidat à La Rochelle, n'en connaît lui non plus aucune: "Ca nécessite un travail de fourmi, une investigation sur chaque association. Quand nous serons au conseil municipal, je dis aux Rochelais: voilà ce que nous ferons".

Auparavant, son directeur de campagne s'était essayé à une estimation, aboutissant à 0,15% du budget de la ville.

Plusieurs candidats FN expliquent que s'ils ont du mal à illustrer l'existence de telles subventions, qu'ils dénoncent dans leur campagne, c'est parce que, n'étant pas élus au conseil municipal, ils sont victimes d'un manque d'informations.

Mais des conseillers municipaux FN actuels n'en ont guère plus connaissance.

A Villeneuve-Saint-Georges (Val-de-Marne), Dominique Joly est l'un des seuls à en citer une: il évoque l'"association des Tamouls". Subvention reçue pour 2013, 1.000€, soit environ 0.002% du budget. "Symbolique", reconnaît-il.

A Troyes, Bruno Subtil, cite d'abord le Secours populaire français ou la Ligue des droits de l'Homme, puis une "association hip-hop qui n'a rien à voir avec la culture française" et qui concerne des "gens qui sautent en l'air". Mais "au dernier budget, le problème ne se pose pas".

A Toulon, de telles subventions sont accordées "à chaque séance du conseil municipal. Il faudrait que je compulse un peu mes compte-rendus" pour dire quelles associations en bénéficient, affirme Jean-Louis Bouguereau.

Désormais candidat à La Garde (Var), il concède qu'y mettre fin ne pourrait que "dégager des marges de manoeuvres limitées".

 

la politique de la ville en ligne de mire

 

A Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais), ville que le FN est en mesure de remporter, "il n'y a pas ce genre de dépenses" selon Steeve Briois, conseiller municipal et candidat.

Plusieurs candidats renvoient vers la ville voisine, et pointent la pratique des baux emphytéotiques, bail immobilier de longue durée qui permet aux collectivités territoriales de donner un coup de pouce à la construction de mosquées.

Mais avec cet axe de campagne, le FN dénonce aussi en creux la politique de la ville.

A Fréjus (Var), David Rachline désigne du doigt "certaines d'associations qui dirigent leurs activités quasi-essentiellement vers des quartiers dits difficiles" et non vers "l'intégralité" de la ville.

Nicolas Bay, explique qu'à Elbeuf (Seine-Maritime), ville qu'il convoite, c'est ainsi qu'"on achète la paix civile".

Pour ce directeur de la campagne des municipales du FN pour les villes, ces subventions au montant "variable", sont "noyées dans le budget global" des communes, dans les aides aux associations ou les budgets des Centres communaux d'action sociale.

Il justifie la campagne du FN sur ce thème par le fait, selon lui, que "c'est ce que les gens ressentent: du clientélisme et du communautarisme, avec une frontière un peu floue entre les deux. Les gens disent que certains sont bénéficiaires des politiques publiques locales, alors que d'autres n'ont droit à rien".

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