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Le PS lance sa campagne européenne

Martin Schulz, le 14 avril 2014 à Berlin [John Macdougall / AFP/Archives]
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Le PS lance jeudi sa campagne européenne par un premier meeting en présence du candidat des socialistes européens à la Commission européenne, Martin Schulz, sur lequel il mise pour créer l'alternative aux politiques d'austérité de Bruxelles et éviter une nouvelle déroute électorale.

Les socialistes français et leurs alliés les radicaux de gauche (PRG), comptent sur celui qui a présidé le Parlement européen pendant deux ans et demi pour incarner leur campagne européenne , initiée début mars par Harlem Désir. Celle-ci entre "dans une nouvelle étape" ce jeudi avec le meeting de lancement au Cirque d'hiver à Paris, étape qu'a également choisie M. Schulz pour démarrer sa propre campagne.

Le nouveau Premier secrétaire, Jean-Christophe Cambadélis, encore à ce stade directeur de campagne PS pour les européennes, Pervenche Bérès, tête de liste en Ile-de-France, en remplacement d'Harlem Désir, ainsi que la maire de Paris, Anne Hidalgo, seront réunis autour de M. Schulz pour défendre le mot d'ordre des socialistes : "L'austérité de Bruxelles est une erreur, par un autre vote, imposons une nouvelle croissance".

C'est le Parti socialiste européen (PSE), qui regroupe notamment les élus du SPD allemand, du PS français, du Labour britannique ou encore du Parti démocrate italien, qui a désigné le 1er mars le social-démocrate allemand Martin Schulz pour briguer le poste actuellement occupé par José Manuel Barroso (PPE, droite).

Autour de cet européen convaincu de 58 ans, avenant mais aussi autoritaire, fonceur et sans langue de bois, les socialistes misent sur une "tout autre orientation à Bruxelles", vers la croissance et contre l'austérité, explique jeudi Jean-Christophe Cambadélis, pour sortir du climat désastreux d'après-municipales.

"C'est notre candidat" et il démarre sa campagne "à Paris, avec nous, autour de nous", se félicite l'eurodéputée Pervenche Bérès.

Deux autres personnalités européennes animeront aussi cette soirée: Elena Valenciano, tête de liste du Parti socialiste ouvrier espagnol et le Premier ministre tchèque, Bohuslav Sobotka.

Alors que les sondages donnent le PS en troisième position, derrière le FN et l'UMP le 25 mai, le nouveau patron du PS a invité les Français à ne pas se "tromper de colère" en comprenant que l'élection européenne est "continentale" et non "nationale".

"S'il y a un nouveau président (à la Commission, ndlr) qui ne soit ni dogmatique ni libéral, on pourra faire évoluer la lecture du traité" de Maastricht, a-t-il ajouté.

-En campagne contre l'austérité-

Le contexte de cette campagne est cependant délicat pour le PS, qui doit à la fois défendre sur la scène nationale les 50 milliards d'économies proposés par Manuel Valls et dénoncer les politiques d'austérité conduites en Europe.

"Nous ne sommes pas choqués par le fait que la France respecte les engagements pris lors du Traité de Maastricht, voté par les Français. Mais nous estimons que les 3%, élaborés avant la crise, ne correspondent plus à la situation actuelle, que le rythme de marche aux 3% est trop contraignant et que l'on devrait sortir des déficits les investissements d'avenir", affirme à l'AFP le patron du PS.

Selon lui, "tout l'objet de la campagne" sera donc de "changer" cette règle des 3%, à la fois dans le "contenu et la trajectoire".

Face à l'abstention qui s'annonce élevée, les socialistes ont prévu plusieurs instruments de campagne, dont le porte-à-porte ou encore un site internet, "Choisir notre Europe", lancé il y a quelques semaines pour recueillir les questions des internautes à destination des candidats PS et de Martin Schulz.

Sept autres meetings dans les sept autres circonscriptions, dont Lille, Nantes et Lyon, sont prévus d'ici le 25 mai.

Après un sérieux revers en 2009, où ils n'avaient obtenu que 14 élus au Parlement européen, les socialistes français espèrent capitaliser sur une nouveauté: pour la première fois, à la faveur du traité de Lisbonne entré en vigueur fin 2009, les chefs d'Etat et de gouvernement européens devront tenir compte des résultats des élections européennes, et donc de la majorité obtenue au Parlement, pour la présidence de la Commission.

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