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Pacte : le gouvernement maintient son "cap"

Le Premier ministre Manuel Valls et le président François Hollande, le 15 août 2014 lors du passage de la patrouille de France à Toulon [Alain Jocard / AFP] Le Premier ministre Manuel Valls et le président François Hollande, le 15 août 2014 lors du passage de la patrouille de France à Toulon [Alain Jocard / AFP]

Malgré les critiques contre sa politique et le pacte de responsabilité, après l'annonce d'une croissance nulle au deuxième trimestre, le gouvernement entend maintenir le "cap" et mettre la pression à la rentrée sur le patronat pour que le pacte porte ses fruits.

"Le cap doit rester le même, il ne s'agit de pas de zigzaguer, mais d'avoir du sang-froid", a affirmé vendredi soir le Premier ministre, Manuel Valls, sur France 2.

"Le pacte de responsabilité et de solidarité, qui engage 40 milliards d'euros en faveur des entreprises, et 50 milliards (d'économies) que nous allons réaliser dans les trois ans qui viennent", "tout cela doit se mettre en place pour que la France soit plus forte", a-t-il dit.

Dimanche, M. Valls a enfoncé le clou dans le JDD, avertissant qu'il était "hors de question" de changer de politique. Il juge "irresponsables" ses détracteurs à gauche, partisans d'un nouveau cap, alors que plus de huit Français sur dix ne font pas confiance au gouvernement pour améliorer la situation économique, selon un sondage Ifop-Jdd publié dimanche.

De son côté, le ministre des Finances, Michel Sapin, avait affirmé jeudi qu'il tiendrait "sans faiblesse" sa promesse de réaliser les 50 milliards d'euros d'économies "pour financer les mesures en faveur des entreprises" notamment prévues par le pacte.

Le gouvernement ne peut se satisfaire du peu d'empressement du patronat à prendre des engagements, en contrepartie des aides publiques consenties aux entreprises. Les négociations patronat-syndicats dans les branches, pour fixer des objectifs d'emploi et d’investissement, peinent à démarrer. Un seul accord est intervenu, en juillet dans la Chimie, qui prévoit 47.000 créations d'emplois d'ici à 2017 et 2.000 apprentis en plus par an.

Les syndicats opposés au pacte dénoncent un "effet d'aubaine", les entreprises utilisant les fonds reçus à des projets d'embauche ou d'investissement déjà prévus, comme, selon la CFE-CGC, dans le secteur bancaire.

Reprenant la main, le ministre du Travail, François Rebsamen, a convié à une réunion, le 10 septembre, les dirigeants nationaux des organisations patronales et syndicales et les représentants des 50 principales branches professionnelles, pour un bilan des négociations sur le pacte.

Dans une lettre, fin juillet, aux partenaires sociaux, dont l'AFP a obtenu une copie, le ministre précise que cette réunion vise à marquer "l'importance des négociations dans les mois à venir sur le pacte de responsabilité, mais aussi sur la formation professionnelle, les contrats de génération et les classifications" salariales.

"Je sais pouvoir compter sur votre engagement pour que, au-delà des intérêts nécessairement parfois divergents, nous allions ensemble de l'avant!", assure-t-il.

 

- "Changer de braquet" -

 

Il s'agira de la première rencontre des partenaires sociaux autour du gouvernement depuis l'échec de la conférence sociale, en juin, boycottée par quatre syndicats, dont la CGT et FO.

Cette fois la CGT ne va pas bouder. "Nous y serons, bien sûr", a indiqué à l'AFP Eric Aubin, de la direction de la centrale, même si faute de résultats spectaculaires "il s'agira probablement d'une grand-messe", selon lui. La centrale continue d'appeler le gouvernement à rompre avec le pacte de responsabilité et la politique "d'austérité".

FO sera également présente, mais son numéro un, Jean-Claude Mailly, a confié à l'AFP être "plus que jamais opposé au pacte de responsabilité", dont le financement, par la réduction des dépenses publiques pèse, selon lui, sur la croissance. Il demande au gouvernement de "changer de braquet".

Favorable au pacte, la CFDT, elle, réclame la tenue rapide du "comité de suivi du pacte" pour en évaluer l'usage par les entreprises.

Mais pour le patronat, l'impact du pacte ne peut être immédiat, nécessitant au préalable amélioration de la compétitivité et retour de la confiance. "Le pacte va dans le bon sens", mais "il faut proscrire tout signal contraire, toute nouvelle norme ou contrainte sur les entreprises", prévient le Medef qui recevra la visite de Manuel Valls à son université d'été, le 27 août à Jouy-en-Josas .

Autre casse-tête pour le gouvernement à la rentrée. Il doit trouver des mesures fiscales en faveur des ménages modestes pour compenser la censure du volet social du pacte par le Conseil constitutionnel: sur les 5 milliards d'euros pour les ménages, la moitié a été annulée par les Sages.

 

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