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Sarkozy plaide pour une nouvelle politique migratoire

Nicolas Sarkozy à la tribune, le 5 septembre 2015, lors d'un meeting des Républicains à La Baule (Loire-Atlantique) [JEAN-SEBASTIEN EVRARD / AFP/Archives] Nicolas Sarkozy à la tribune, le 5 septembre 2015, lors d'un meeting des Républicains à La Baule (Loire-Atlantique) [JEAN-SEBASTIEN EVRARD / AFP/Archives]

Nicolas Sarkozy a de nouveau plaidé jeudi soir sur TF1 pour une nouvelle politique migratoire, avec notamment un "statut de réfugié de guerre", refusé par la gauche, qui dénonce son "obsession frontiste", et Manuel Valls.

 

"Le statut de réfugié de guerre existe dans une directive européenne depuis 2001, je propose son activation", a lancé le président des Républicains. Les réfugiés de guerre comme ceux venus de Syrie, contrairement aux réfugiés politiques, ont vocation à "retourner dans leur pays une fois la guerre terminée", a-t-il insisté.

Un peu plus tôt, le Premier ministre lui avait rétorqué que "le droit d'asile ne se découpe pas en tranches", récusant cette distinction entre "réfugié politique" et "réfugié de guerre". Le statut de réfugié "n'est pas divisible", a également affirmé Bernard Cazeneuve, ministre de l'Intérieur, sauf à ajouter "aux persécutions les incertitudes et la précarité d'une situation incertaine". Nicolas Sarkozy "a peur d'être pris sur son extrême droite et il dit n'importe quoi", l'a accusé le ministre des Finances Michel Sapin.

Jeudi matin dans Le Figaro, l'ex-chef de l'Etat avait lancé une mise en garde contre "la désintégration de la société française", en l'absence d'une politique migratoire qui distingue entre "migrants économiques", "réfugiés politiques" et "réfugiés de guerre".M. Sarkozy estime également qu'il faut "renforcer - ce qu'a dit Mme Merkel et que n'a pas dit M. Hollande - la lutte contre la fraude au statut de réfugié politique".

Il y a chaque année "entre 50.000 et 80.000" demandes d'asile politique, or, "90% des demandes sont refusées" mais seuls "10% (des demandeurs) sont reconduits". "On est donc face à une situation d'une gravité extrême et compte tenu de l'afflux de réfugiés syriens, qu'il est dans notre tradition d'accueillir, il faut réduire considérablement l'immigration économique", a-t-il affirmé.

M. Sarkozy a également affirmé qu'il fallait "revoir les conditions du regroupement familial, qui donne lieu aujourd'hui à des abus que notre société ne peut plus accepter". "Je suis contre les quotas comme préalable", a-t-il affirmé. Pour lui, il faut d'abord, avant d'accepter le principe de ces quotas, mettre en place "la même politique migratoire" dans tous les pays européens. "Schengen ne fonctionne plus", a-t-il redit.

 

"Prendre en compte les inquiétudes des Français"

Autre proposition réitérée: la mise en place de "centres de rétention" à la périphérie de la zone Schengen, où les visas pourraient être accordés aux réfugiés avant qu'ils ne traversent la Méditerranée ou entrent dans l'espace Schengen, permettant ainsi "d'éviter des drames épouvantables". Lors de sa conférence de presse le 7 septembre, le président François Hollande avait plaidé pour des centres dans les pays d'origine ou de transit pour éviter "une crise humanitaire gigantesque".

"On doit prendre en compte les inquiétudes des Français et des Européens et essayer des maîtriser les choses. C'est le devoir des hommes d'Etat (...) L'émotion ne fait pas une politique à elle toute seule", a insisté M. Sarkozy. Ses propositions ont suscité l'ire ou les moqueries de la gauche, qui l'ont accusé, à l'instar du député ex-EELV Noël Mamère, de "braconner sur les terres de l'extrême droite".

Jean-Marie Le Guen, secrétaire d’État aux Relations avec le Parlement, avait de son côté affirmé que M. Sarkozy n'avait "pas forcément tort", concernant le retour des réfugiés dans leur pays une fois la guerre terminée. Cette question "n'est pas illégitime", mais "il n’y a pas besoin de créer un statut pour ça. Il faut créer les conditions".En revanche, il a jugé "saugrenues" les propositions de l'ancien président concernant la refondation de Schengen. Maintenir la libre-circulation des Européens au sein de l'espace Schengen tout en suspendant celle des ressortissants non-européens, ça ne tient "pas la route".

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