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Le mouvement lancé par Macron bien reçu à droite

Emmanuel Macron le 11 mars 2016 à Paris [THOMAS SAMSON / AFP/Archives] Les réactions étaient nettement plus hostiles à la gauche de la gauche. [THOMAS SAMSON / AFP/Archives]

Le lancement par Emmanuel Macron d'un mouvement "ni à droite, ni à gauche" était surtout bien reçu à droite jeudi, Jean-Pierre Raffarin allant même jusqu'à l'imaginer en Premier ministre d'Alain Juppé, la gauche affichant quant à elle sa prudence, voire son hostilité.

L'hebdomadaire Le Point rapporte cette semaine une déclaration de Jean-Pierre Raffarin (Les Républicains), soutien d'Alain Juppé pour 2017, lors d'une conférence à l'European Business School: "le meilleur Premier ministre d'un président de droite modérée, ce serait Emmanuel Macron". L'enthousiasme de l'ancien Premier ministre n'était pas retombé jeudi matin, au lendemain du lancement par Emmanuel Macron de son mouvement politique "En Marche" lors d'une réunion publique à Amiens. "Il n'y a pas d'incompatibilité entre les sensibilités, les deux tempéraments, les deux cultures, je trouve. Qu'il y ait, dans l'avenir, des partenariats, je ne sais sous quelle forme, ça ne me paraît pas impossible", a-t-il ajouté sur France 2.

 

Alain Juppé lui-même avait évoqué le cas Macron le 17 février. "Il vaut mieux être dans un gouvernement de droite que dans un gouvernement de gauche pour faire valoir des idées de droite", avait-il glissé. Même constat jeudi matin, mais avec une pointe d'agacement supplémentaire, du centriste Jean-Christophe Lagarde. "Emmanuel Macron me semble parfaitement compatible avec l'UDI. Mais il se trouve coincé dans un paradoxe: à chaque fois qu'il dit quelque chose d'intéressant, son gouvernement lui dit de la fermer", a lancé le patron du parti centriste qui voit le ministre de l’Économie investir son terrain.

La gauche plus circonspecte

Le premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis, qui a souvent ferraillé avec Emmanuel Macron, ne semble pas lui assigner d'autre rôle. "S'il contribue à élargir la majorité, son apport est positif". Mais "s'il veut changer le centre de gravité de la gauche, il fait fausse route", a-t-il averti dans Les Echos.

Selon l'Elysée, François Hollande était au courant de l'initiative politique de son ministre de l'Economie, 38 ans, qui fut son secrétaire général adjoint avant de rejoindre Bercy et n'a encore jamais sollicité de mandat électif. Le chef de l'Etat a "une grande confiance" en lui, et "tout ce qui participe du succès de l'exécutif et de la politique que nous menons va dans le bon sens". Mais même le député PS réformateur Christophe Caresche, soutien de l'exécutif, s'est montré circonspect. "Ce n'est pas en alignant des stratégies contradictoires qu'on peut construire une ligne cohérente", a-t-il déclaré à l'AFP.

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Les réactions sont nettement plus hostiles à la gauche de la gauche, alors que le projet de loi sur le travail continue de susciter l'opposition de la jeunesse et alors qu'émerge le mouvement "Nuit debout" à Paris et dans plusieurs villes de l'Hexagone. Emmenuel Macron "est quelqu'un qui pense que la précarisation du salariat est l'avenir de nos sociétés, je ne le crois pas. Le ni-droite ni gauche, c'est une mode qu'il enfourche et qui est toujours en fait le masque de ceux qui finiront à droite et qui mènent des politiques de droite", a jugé le secrétaire national du PCF, Pierre Laurent.

"Les gens qui ont mis en panne tout le système et l'économie du pays et qui font un truc qui s'appelle +En Marche+, ça me fait rire", a renchéri Jean-Luc Mélenchon (Parti de gauche). "Il y a une ambiance de révolution de palais que tout le monde sent. On ne sait pas très bien qui manœuvre pour qui dans cette histoire. Mais on voit bien qu'ils sont en pleine préparation de la campagne présidentielle de François Hollande et que chacun des importants a une pièce sur chaque case du damier", en cas de victoire ou de défaite du président sortant.

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