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Présidentielle 2017 : une droite recomposée ?

Des querelles qui risquent de se réveiller de nouveau le 15 mars prochain, date de la convocation de François Fillon devant les juges. [© PASCAL GUYOT / AFP]

S’il reste le candidat des Républicains au terme d’un véritable bras de fer, l’ex-Premier ministre pourrait avoir du mal à rassembler ses troupes.

Comme si de rien n’était. François Fillon est reparti en campagne, hier, au terme d’une semaine de rebondissements et de crise profonde au sein de la droite. L’obstination du candidat, lâché de toutes parts ces derniers jours, a finalement payé, le parti ayant décidé à l’unanimité de lui redonner sa confiance, lundi. A un mois et demi du premier tour, tout l’enjeu, pour le Sarthois, est donc, désormais, de rassembler sa famille ­politique. Et de dissiper définitivement les doutes sur sa candidature.

Objectif réconciliation

«J’appelle au rassemblement, à la mobilisation et à l’action. J’invite ma famille politique à se reprendre», a martelé hier soir François Fillon, lors d’un meeting à Orléans (Loiret). Désormais conforté, le voici en effet dans l’obligation de rallier ses troupes. Mais la réconciliation affichée pourrait bien n’être que de façade, tant la droite a montré ses divisions.

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Miné par la récente défection de plus de 300 élus de son bord, mis en doute par Gérard ­Larcher, pourtant un soutien proche, le vainqueur de la primaire cherche notamment à convaincre les sarkozystes, qui ont voulu le pousser vers la sortie. Ces derniers, réunis hier, ont décidé de «faire campagne à fond» derrière lui, malgré de nombreuses réticences. 

Même combat auprès des juppéistes, que Jean-Pierre Raffarin et Valérie Pécresse tentaient hier de ramener, tant bien que mal, dans les rangs. Il a «d’ores et déjà organisé un certain nombre de contacts avec ceux qui s’étaient éloignés», selon Bernard Accoyer, secrétaire général du parti.

De même, conscient de devoir unir son camp pour espèrer l’emporter, il a «d’ores et déjà organisé un certain nombre de contacts avec ceux qui s’étaient éloignés», selon Bernard Accoyer, secrétaire général du parti. Un défi que le politologue Jérôme Sainte Marie juge possible : «Une partie de la droite risque de faire une campagne discrète. Mais elle rentrera dans le rang», estime-il.

Une union compliquée

Un défi que le politologue Jérôme Sainte-Marie juge possible : «Une ­partie de la droite risque de faire une campagne discrète. Mais elle rentrera dans le rang», estime-il. Avec pour objectif de calmer les ­esprits, François Fillon a donc essayé, hier soir devant ses soutiens, de concentrer son discours sur le fond de son projet, en évoquant tour à tour l’économie, le social en encore l’immigration. 

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Si le parti semble maintenant avoir les yeux rivés sur le scrutin, la crise aura ravivé les vieilles fractures de la droite. Des querelles qui risquent de se réveiller à nouveau le 15 mars, date de la convocation de François Fillon devant les juges, qui pourraient lui signifier sa mise en examen. De même, si le rassemblement s’annonce compliqué au sein des rangs LR, il semble quasi-impossible du côté de l’UDI, qui ne ménage pas ses critiques ces derniers jours. Le bureau exécutif réuni ce mardi soir pour savoir quelle position adopter vis à vis du candidat Fillon a indiqué attendre «des initiatives» sur le centre de sa part tout en validant l'accord avec LR sur investitures.

François Fillon a au beau tendre la main hier, «c’est le vrai problème», avance Jérôme Sainte-Marie, car «un morceau de la droite ris­que d’aller chez Emmanuel Macron». Le maintien du candidat de la droite semble d’ailleurs profiter au fondateur d’En Marche !. En effet, selon un sondage Elabe pour BFMTV paru hier, il talonne à 25,5 % Marine Le Pen (26 %), loin devant François Fillon (19 %).

 

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