S’il reste le candidat des Républicains au terme d’un véritable bras de fer, l’ex-Premier ministre pourrait avoir du mal à rassembler ses troupes.
Objectif réconciliation
«J’appelle au rassemblement, à la mobilisation et à l’action. J’invite ma famille politique à se reprendre», a martelé hier soir François Fillon, lors d’un meeting à Orléans (Loiret). Désormais conforté, le voici en effet dans l’obligation de rallier ses troupes. Mais la réconciliation affichée pourrait bien n’être que de façade, tant la droite a montré ses divisions.
A lire aussi : Présidentielle 2017 : le programme de François Fillon
Miné par la récente défection de plus de 300 élus de son bord, mis en doute par Gérard Larcher, pourtant un soutien proche, le vainqueur de la primaire cherche notamment à convaincre les sarkozystes, qui ont voulu le pousser vers la sortie. Ces derniers, réunis hier, ont décidé de «faire campagne à fond» derrière lui, malgré de nombreuses réticences.
Même combat auprès des juppéistes, que Jean-Pierre Raffarin et Valérie Pécresse tentaient hier de ramener, tant bien que mal, dans les rangs. Il a «d’ores et déjà organisé un certain nombre de contacts avec ceux qui s’étaient éloignés», selon Bernard Accoyer, secrétaire général du parti.
De même, conscient de devoir unir son camp pour espèrer l’emporter, il a «d’ores et déjà organisé un certain nombre de contacts avec ceux qui s’étaient éloignés», selon Bernard Accoyer, secrétaire général du parti. Un défi que le politologue Jérôme Sainte Marie juge possible : «Une partie de la droite risque de faire une campagne discrète. Mais elle rentrera dans le rang», estime-il.
Une union compliquée
A lire aussi : Présidentielle 2017 : qui sont les candidats ?
Si le parti semble maintenant avoir les yeux rivés sur le scrutin, la crise aura ravivé les vieilles fractures de la droite. Des querelles qui risquent de se réveiller à nouveau le 15 mars, date de la convocation de François Fillon devant les juges, qui pourraient lui signifier sa mise en examen. De même, si le rassemblement s’annonce compliqué au sein des rangs LR, il semble quasi-impossible du côté de l’UDI, qui ne ménage pas ses critiques ces derniers jours. Le bureau exécutif réuni ce mardi soir pour savoir quelle position adopter vis à vis du candidat Fillon a indiqué attendre «des initiatives» sur le centre de sa part tout en validant l'accord avec LR sur investitures.
François Fillon a au beau tendre la main hier, «c’est le vrai problème», avance Jérôme Sainte-Marie, car «un morceau de la droite risque d’aller chez Emmanuel Macron». Le maintien du candidat de la droite semble d’ailleurs profiter au fondateur d’En Marche !. En effet, selon un sondage Elabe pour BFMTV paru hier, il talonne à 25,5 % Marine Le Pen (26 %), loin devant François Fillon (19 %).