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Présidentielle 2017 : une gauche éparpillée

Le parti semble donc éclaté, dépourvu d’un leader naturel. [© Francois Mori/AP/SIPA]

Le soutien de Jean-Yves Le Drian à En Marche !, officialisé jeudi, ravive les fractures au sein du PS. Et sème le trouble au sujet de l’avenir du parti.

Des socialistes en proie au doute. La liste des départs vers Emmanuel Macron s’est allongée, jeudi, avec l’annonce du ralliement du ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian. Un soutien de poids, pour le fondateur d’En Marche !, révélant les fractures au sein du PS, d’autres ténors préférant se ranger du côté du vainqueur de la primaire, Benoît Hamon.

Le parti semble donc éclaté, dépourvu d’un leader naturel. Une situation qui ravive les craintes un éparpillement des voix, à moins d’un mois du scrutin.

Un candidat à la peine

A mesure que le premier tour se rapproche, Emmanuel Macron se renforce quand Benoît Hamon patine. Crédité de 25,5 % des intentions de vote, à égalité avec Marine Le Pen (Ifop), la dynamique du centriste est consolidée par la succession de soutiens venus du PS.

En effet, entre le ralliement de Jean-Yves Le Drian, poids lourd de la majorité et celui de Bertrand Delanoë, ex-maire de Paris, le fondateur d’En Marche ! parvient à attirer une partie des cadres socialistes. Un mouvement qui pourrait s’amplifier, le renfort d’autres ministres étant pressenti.

Dans le même temps, le pôle des réformateurs, à l’aile droite du parti, n’a pas quitté le PS mais peine à militer pour Benoît Hamon. Preuve en est, Manuel Valls, pourtant battu à la primaire, a refusé de le parrainer, jugeant dans le JDD que soutenir son programme venait à «trahir le passé de [sa] famille politique».

Face à ces difficultés, Benoît Hamon peine à imposer son rythme dans la campagne (12 %). «Il a une vraie légitimité», avance le politologue Jérôme Sainte-Marie, «le problème vient plutôt d’une déchirure idéologique plus profonde de la gauche. La synthèse est difficile à faire».

Pour rebondir, le candidat socialiste entend donc miser sur son programme. Un travail de fond qu’il a poursuivi auprès de ses électeurs, lors d‘un vibrant meeting dimanche dernier, à Paris. Des visites sur le terrain sont également prévues, avec un déplacement très attendu ce week-end au Sénégal, terre de son enfance.

L’avenir du parti en question

La situation est telle que certains viennent à redouter la pression mise par Jean-Luc Mélenchon (13 %), particulièrement offensif lors du premier débat et dont le discours, très ancré à gauche, siphonne une partie des voix de Benoît Hamon. «L’avenir du parti sera suspendu à la réussite du fondateur de la France Insoumise. S’il parvient à faire mieux que le PS, on entrerait alors dans un schéma de crise totalement inédit», analyse Jérôme Sainte-Marie.

Le score du candidat socialiste le 23 avril devrait donc déterminer l’issue politique du parti. Il n’est pas non plus exclu que les réformistes, poussés par Manuel Valls, veuillent reprendre la main sur leur famille politique, en cas d’échec de l’aile gauche «frondeuse» à la présidentielle.

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