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Un motard allemand tué en 1944 exhumé dans le Tarn

Tableau de bord d'une moto équipant les forces allemandes durant la Seconde guerre mondiale. [CC / DAVID JACKMANSON]

Plus de soixante-dix ans après la fin de la Seconde guerre mondiale, les traces de la tragédie continuent de se manifester en France. C'est ainsi que des opérations sont en cours pour donner une sépulture correcte à un motard allemand abattu dans le Tarn en 1944.

 

L'opération d'exhumation des restes du soldat allemand tué dans le nord du Tarn a été reportée mardi, en raison d'une menace d'éboulement d'un mur dans lequel son corps a été dissimulé, a-t-on appris auprès des gendarmes et d'un historien à l'origine de la découverte.

"On est sûr qu'il est là", a déclaré par téléphone à l'AFP l'historien, Jean Costuméro, spécialiste de la région. "Il a été enfoui sous un mur" bordant la rivière Viaur, à la sortie du village de Tanus. Ce mur, construit en pierres superposées, est en très mauvais état. "Il y a une chance sur deux qu'il s'écroule".

 

Abattu par la résistance

Le capitaine de gendarmerie Yannick Ultréras, également présent sur les lieux avec une équipe de la communauté de brigade de Val Deries, a précisé que ce mur appartenait à la fois à une habitation et à une centrale électrique érigée à l'époque.

L'événement "s'est produit entre janvier et juillet 1944", a précisé M. Costuméro. Selon les résultats de son enquête, il semble que le "motard allemand ait emprunté le chemin de terre", tout proche de la RN88 aujourd'hui, "mais il est tombé sur des gens", apparemment des maquisards ou des guérilleros espagnols qui avaient rejoint la Résistance et qui l'ont éliminé.

 

38.000 soldats inconnus

"Le soldat devrait avoir appartenu au bataillon allemand de Rodez ou d'Albi". Ayant appartenu "à l'armée régulière", son identification devrait être facilitée, selon l'historien.

Le capitaine Ultréras a précisé qu'en France, les restes de quelque 38.000 soldats allemands sont restés inconnus, faute d'avoir pu les identifier

 

Opération coûteuse

Il faudra poser un échafaudage et faire un devis, a indiqué M. Costuméro qui évalue les travaux autour de 10.000 euros. Une partie devrait être prise en charge par l'association des militaires allemands Volksbund Deutsche Kriegsgräberfürsorge (VKD).  Le dossier est maintenant entre les mains de l'Office national des anciens combattants (ONAC), présente mardi matin.

"La seule décision qu'il faut prendre aujourd'hui c'est : qui paye ?", a souligné l'historien, ajoutant que la date du lancement des travaux dépendait de la réponse à cette question.

 

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