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Paris : les gares sont de sortie

La Flèche d'or. [DR]
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C’est une ancienne ligne chargée d’histoire. Trente-deux kilomètres de voies ferrées qui faisaient le tour de Paris, communément appelés la Petite Ceinture. Ouverte par tronçons de 1852 à 1869, elle a d’abord été consacrée au trafic de marchandises avant d’être ouverte aux voyageurs. Mais la concurrence du métro a précipité sa fermeture.

 

Aujourd’hui à l’abandon, cette boucle fait l’objet de vifs débats pour son avenir : promenade verte, piste cyclable, remise en fonctionnement de transports… Mais sa renaissance est en marche : sur ses vingt-neuf gares, dix-sept sont encore debout. Certaines ont déjà été investies et d’autres suivront bientôt.

 

La plus alternative : La REcyclerie

© M.Meichler pour Direct Matin

 

A peine ouverte, elle bénéficie déjà d’un bouche à oreille des plus favorables. A deux pas du métro Porte de Clignancourt, la REcyclerie s’est installée dans l’ancienne gare Ornano de la Petite Ceinture. Construite en 1878, elle a vu passer son dernier train en 1934.

Le site est exceptionnel : il y a d’abord le bâtiment (400 m2), qui bénéficie d’une grande verrière avec vue sur les quais. C’est ici qu’est le bar (fermeture à minuit).Il faut consulter l’agenda : il y a parfois des soirées très branchées où se mêlent les habitants du quartier.

Comme le concept du lieu se veut "écolo-responsable", on retrouve l’atelier de monsieur René à droite de l’entrée. C’est à lui qu’il faut apporter son robot-mixeur en panne pour lui donner une seconde vie.

La REcyclerie, c’est aussi son quai Joséphine. Sur près de 300 mètres de long, des tables sont installées. Pris d’assaut le week-end, le quai accueille également des vides-greniers.

Géré par une équipe qui ne manque pas d’expérience (Machine du Moulin-Rouge, Comptoir Général ou le tout jeune Pavillon des Canaux), ce lieu alternatif est parti pour durer.

La REcyclerie, 83, boulevard Ornano (18e).

 

La plus musicale : La Flèche d'Or 

© DR

 

Nichée dans l’enceinte de l’ancienne gare de Charonne, opérationnelle de 1867 à 1934, la Flèche d’or tient son nom du train qui, jusqu’en 1972, faisait la liaison entre Paris et Londres (avec traversée de la Manche en bateau).

Invitation au voyage, ce nom est celui choisi par d’anciens élèves de l’Ecole des Beaux-Arts qui, au début des années 1990, ont décidé de redonner vie au lieu. C’est ainsi que la gare laissée à l’abandon s’est transformée en café-concert, s’imposant peu à peu comme un incontournable de la vie nocturne de l’Est parisien, puis, de toute la capitale.

La salle, gérée depuis 2009 par les producteurs de spectacles Alias et Asterios, accueille tous les styles. Mais surtout, elle met en avant des jeunes talents et des artistes coups de cœur plus confirmés. Ces derniers mois, le folk-rock des Canadiens de Timber Timbre a ainsi côtoyé le rock anglais des Kaiser Chiefs et l’électro new-yorkaise de Holy Ghost!.

Et pour ceux qui veulent apprécier le lieu dans une ambiance plus calme, il est possible de déjeuner ou de bruncher à la Flèche d’or, en profitant d’une vue unique, perché au-dessus de la voie ferrée.

La Flèche d’or, 102, bis rue de Bagnolet (20e). 

 

La plus "en chantier" : Le Hasard ludique 

© Le Hasard ludique

 

Un cinéma, une supérette, un Darty… La gare de l’avenue de Saint-Ouen a eu plusieurs vies depuis sa fermeture au trafic voyageurs en 1934. Mais après des années d’abandon, sa renaissance est proche.

Le Hasard ludique doit ouvrir ses portes à l’automne 2015. A l’origine du projet, trois amis habitants du 18e, qui lorgnaient sur cette gare. Fin 2010, la Ville de Paris a lancé un appel d’offres pour sa réhabilitation. Et c’est le trio de trentenaires qui a remporté le concours.

Leur projet de lieu culturel verra le jour à l’issue d’une année de travaux, pour un montant de 2,4 millions d’euros. Ce sera d’abord une salle de concert de 250 places. Il y aura ensuite un bistrot "bon, sain et abordable"  et un bar avec une vue sur les voies grâce à une grande verrière. Enfin, un atelier à l’étage destiné aux associations.

Le Hasard ludique, ouverture à l’automne 2015, 128, avenue de Saint-Ouen (18e). lehasardludique.paris

 

La plus gastronomique : La Gare

© La Gare / Groupe Bertrand

 

Au cœur du 16e arrondissement, dans l’ancienne gare de Passy-La-Muette, se cache un restaurant dont le nom évoque son ancienne affectation.

Récemment redécoré dans un style colonial par la jeune architecte Laura Gonzalez, le lieu est divisé en deux espaces. A l’étage, le café évoque un jardin d’hiver vintage. On y vient pour boire, mais aussi grignoter des classiques de bistro remasterisés (croque-monsieur à la truffe, tartare de saumon à la mangue…).

Au rez-de-chaussée, les anciens quais accueillent un restaurant agrémenté d’une agréable terrasse. Côté carte, velouté frais de petits pois (8 euros), daurade royale snackée (25 euros), noix d’entrecôte à partager (89 euros), tarte sablée aux fraises (12 euros)… Une formule est aussi disponible le midi : entrée-plat ou plat-dessert à 24 euros, 29 euros pour la totale.

Revers de la médaille : la clientèle est nombreuse et les plats réalisés à la minute, mieux vaut donc ne pas être trop pressé.

Le dimanche, un brunch convivial et gourmand est proposé.

La Gare, 19, chaussée de la Muette (16e).

 

La plus thaï : Mary Goodnight 

© A.Rinucci/Mary goodnight/Groupe Bertrand

 

Quand on pénètre dans ce restaurant cosy, avec une décoration art colonial très soignée, il est difficile d’imaginer que ces murs ont accueilli une gare. Et pourtant, la station Auteuil-Boulogne a vu passer bien des trains depuis sa mise en service en 1854. Des rames automotrices électriques y ont même circulé jusqu’en 1985.

Le bâtiment présente une architecture assez typique de la Compagnie des Chemins de fer de l’Ouest. Celui d’origine a été détruit sous la Commune. Mais, maintenant, c’est un arrêt gastronomique.

Le restaurant Mary Goodnight occupe le bâtiment voyageurs et les quais. Et c’est un voyage culinaire dans une "atmosphère envoûtante typique du Bangkok des années 1970" qu’il propose. En entrée : soupe de crevettes, pleurotes à la citronnelle (14 euros) ou ceviche de saumon aux agrumes (15 euros), vinaigrette légèrement épicée. On continue avec le magret de canard sauté à l’ananas (26 euros) ou cabillaud snacké, légumes ratatouille au curry (27 euros).

Le lieu dispose d’un grand bar central où l’on peut déguster des cocktails classiques ou maison (12 euros). On peut également les siroter sur l’une des deux terrasses.

Mary Goodnight, 78, rue d’Auteuil (16e).

 

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