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Des chercheurs affirment avoir réussi une greffe de tête chez un singe

Le singe a survécu pendant vingt heures sans lésion neurologique, affirment les chercheurs. [CC / pixcarraldo / pixabay]

Une équipe de scientifiques a annoncé avoir greffé avec succès la tête d’un singe sur un autre singe. Le primate a survécu une vingtaine d'heures. 

L’opération controversée a été réalisée par l’équipe du professeur Xiao Ping Ren, de l’université de Harbin (Chine) en collaboration avec Sergio Canavero, professeur de neurosciences italien, rapporte Sciences et Avenir.

Selon Sergio Canavero, la technique est inspirée des travaux du neurochirurgien américain Robert White qui tentait des greffes de têtes de chien et de singe dans les années 70’, mais dont le protocole a été revu. Concrètement, l’opération consiste à détacher la tête d’un corps puis à faire fusionner la moelle épinière du corps du donneur avec celle de la tête du receveur. Pendant ce temps, le cerveau du donneur est «protégé».

«Nous avons maintenu en vie le singe durant vingt heures», a souligné le professeur Xiao Ping Ren, précisant que le cerveau a été protégé par la technique de l’hypothermie et par «l’établissement d’une circulation sanguine croisée entre donneur et receveur par système de canules». «Le singe a survécu à la procédure sans aucune lésion neurologique», a souligné de son côté Sergio Canavero à New Scientist.

Une première greffe humaine en 2017 ?

Avec ce succès, les chercheurs espèrent maintenant transposer cette technique aux humains. Selon ces derniers, la première greffe de tête sur l’homme pourrait être réalisée dès la fin 2017. L’équipe aurait d’ailleurs commencé les premières recherches sur des cadavres.

Une personne s’est déjà portée volontaire pour subir l’opération. En avril dernier, Valery Spiridonov, informaticien russe qui souffre de la maladie Wernig-Hoffman, était entré en contact avec Sergio Canavero pour que sa tête soit greffée sur le corps d’un donneur.

Débat éthique

Reste que l’opération soulève de lourdes questions éthiques. «Quand ce sera publié dans une revue et validé scientifiquement, ce sera intéressant », a réagi Arthur Caplan, spécialiste de bioéthique à l’université de New York. «Cette opération a surtout un but publicitaire », a également déploré Thomas Cochrane, neurologue à l’université de médecine de harvard.  

Une association de protection des animaux a également dénoncé le sort réservé aux singes.

Mais pour Sergio Canavero, cette opération est «une vraie victoire pour l’humanité».

 

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