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Variole du singe : l'épidémie recule mais n'a pas encore disparu

Ce mercredi 18 octobre, 4.084 cas confirmés d’infection par le virus Monkeypox ont été recensés en France, soit 20 cas supplémentaires depuis le bilan du 11 octobre.[JULIEN DE ROSA / AFP]

Depuis mi-juillet, la courbe des contaminations à la variole du singe a très nettement régressé en Europe de l'Ouest et en Amérique du nord. Mais attention à ne pas crier victoire trop vite car certains pays d'Amérique centrale et latine connaissent encore une hausse du nombre du cas.

Ce mercredi 18 octobre, 4.084 cas confirmés d’infection par le virus Monkeypox ont été recensés en France, soit 20 cas supplémentaires depuis le bilan du 11 octobre. Ainsi, l'épidémie de variole du singe semble ralentir progressivement. Cependant, ce n'est pas le cas partout dans le monde. L'Amérique centrale et latine ont vu leur nombre de cas flamber. 

«On s'achemine vers la fin, mais on n'y est pas encore», déclare à l'AFP le virologue Jean-Claude Manuguara. Avec plus de 70.000 cas dans une centaine de pays depuis mai, «une épidémie de monkeypox si importante en si peu de temps, c'est du jamais vu», a néanmoins tenu à rappeller ce chef de l'unité Environnement et risques infectieux à l'Institut Pasteur.

D'ailleurs, la variole du singe, érigée en urgence de santé publique internationale le 23 juillet par l'OMS, garde encore ce statut, comme le Covid-19 d'ailleurs. «Une épidémie qui ralentit peut être plus dangereuse, car on peut penser la crise terminée et baisser notre prudence», a prévenu mi-octobre Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l'OMS.

Une modification des comportements

Si l'épidémie décline aujourd'hui, soulignent plusieurs experts, c'est largement grâce au changement de comportements au sein des communautés à risque, bien que la vaccination ait aussi joué un rôle.

Les comportements ont notamment pu évoluer grâce au rôle «des associations, peut-être plus écoutées que les autorités et plus proches du terrain», suggère Jean-Claude Manuguera. Des enquêtes ont indiqué que plus de la moitié des hommes ayant des relations avec des hommes ont ainsi réduit leur nombre de rencontres sexuelles.

Quant à la vaccination, «elle a aidé, mais le nombre de vaccins disponibles reste faible», rappelle à l'AFP Carlos Maluquer de Motes, professeur de virologie à l'Université britannique du Surrey. Le vaccin reste conseillé en prévention et post-exposition. Son efficacité clinique n'est pas encore étayée par des «données solides», selon l'agence européenne de contrôle des maladies (ECDC), mais elle présente des résultats préliminaires positifs.

Quatre scénarii possibles

En tout état de cause, «des incertitudes importantes demeurent sur l'évolution de l’épidémie», souligne l'agence européenne.

Ses experts dessinent quatre scénarii. D'un côté, le rebond de l'épidémie, lié notamment au retour de comportements à risque, ou la circulation réduite du virus avec des flambées sporadiques. Et de l'autre le recul persistant de l'épidémie, voire élimination de la maladie en Europe.

Et bien que le virus de la variole du singe est bien moins contagieux que, par exemple, celui du Covid, et que les cas tendent à progresser beaucoup plus lentement, «plus il y a de cycles d'infection, plus (le) monkeypox a de chances de se modifier et d'infecter davantage», pointe Carlos Maluquer de Motes.

Néanmoins, cet épisode est une piqûre de rappel car les virus n'ont pas de frontières et la riposte doit être globale, insistent les défenseurs d'une approche combinant santé humaine, animale, environnementale.

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