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Spasfon, Doliprane, Imodium... Près de 800 médicaments contiennent un colorant cancérogène

Présent dans «un tiers des médicaments mis en vente sur le marché», le colorant E171 est utilisé pour «blanchir les médicaments et les rendre plus brillants».[Roberto Sorin / Unsplash]

Vers un nouveau scandale sanitaire ? Le magazine Kali a alerté ce mercredi 22 décembre sur un colorant cancérogène, le dioxyde de carbone, qui est présent dans plus de 800 médicaments les plus couramment prescrits en France.

Interdite comme additif dans le domaine alimentaire dès 2022 au sein de l’Union Européenne, le colorant E171, également appelé dioxyde de carbone, serait pourtant présent dans 800 médicaments en vente dans l’Hexagone.

L’enquête réalisée par le magazine Kali, en collaboration avec l’association AVICENN, a mis en évidence que cette nanoparticule «50 000 fois plus petites qu’un cheveu» serait capable de s’introduire dans les cellules humaines et dans l’ensemble des organismes vivants.

«Spasfon, Doliprane, Imodium... Ces médicaments qui contiennent du dioxyde de titane font partie des plus prescrits. On retrouve également cette substance dans les cosmétiques, les vêtements, les jeux pour enfants... Partout en fait», a analysé Christelle Pangrazzi, la rédactrice en chef du magazine Kali.

Le colorant E171 classé cancérogène certain

Classée comme cancérogène probable en 2006 par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), la nanoparticule a finalement été classée cancérogène certain en 2021 par le même organisme.

Présent dans «un tiers des médicaments mis en vente sur le marché», le colorant E171 n’a même pas de fonctionnalité essentielle puisque ce dernier est utilisé pour «blanchir les médicaments et les rendre plus brillants».

Si aucune étude n’a fuité sur les réactions liées à la prise de la nanoparticule à court terme, elle aurait de «graves effets sur l’organisme» si elle est «consommée à haute dose et sur la durée» selon Christelle Pangrazzi. Elle a indiqué que la substance pourrait «favoriser le cancer colorectal lorsqu’elle est ingérée et le cancer pulmonaire lorsqu’elle est inhalée».

Aucune modification de législation prévue

«Un projet de règlement sur les additifs alimentaires prévoit pour le moment de maintenir le dioxyde de titane sur la liste des additifs autorisés dans les médicaments. Le projet de règlement prévoit une révision de la situation dans les 3 ans […] Dans l’attente de cette révision à 3 ans, l’industrie pharmaceutique doit dès à présent engager des actions pour accélérer la recherche d’alternatives visant à remplacer le dioxyde de titane dans les médicaments», a indiqué l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) dans des propos relayés par Actu.fr.

Un point de vue encore plus pessimiste a été exposé par l’Agence européenne des médicaments (EMA), estimant à 10 ans minimum la période de transition pour supprimer cet additif sur le plan médical en raison d’une prévision de pénurie de médicaments en cas de retrait accéléré.

Dans l’optique de demander le retrait de ce produit dans les médicaments auprès des instances européennes, une pétition en ligne et une demande de changement réglementaire vont être transmises au ministère de la Santé et au ministère de la Transition écologique dans les prochains jours.

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